Le peuple libyen a fermé ses puits de pétrole, il y a quatre mois, par peur que ces revenus n’entretiennent le dispositif de domination occidental. L’Otan et Daesh ont bloqué ensemble la candidature présidentielle de Saïf al-Islam el-Kadhafi
Tandis que l’Europe est prise dans la morsure de la crise énergétique, les puits de pétrole en Libye sont fermés depuis février dernier. En Italie et en Europe on n’en parle pas, pour ne pas devoir aller dans les détails d’une guerre dont nous sommes les promoteurs, mais dont, par chance pour le gouvernement italien, personne ne s’est aperçu. Jusqu’à présent.
Mais comment est-on arrivé à cette situation ?
En décembre dernier les élections en Libye avaient été mystérieusement effacées à une semaine du scrutin. Pourquoi ? Saïf Kadhafi, fils du colonel, était donné à plus de 50 % dans les sondages et serait devenu président de la Libye.
En riposte à cette brutale ingérence dans la vie politique libyenne, en février dernier le parlement libyen vote alors la confiance à Fathi Bashagha, après que celui-ci a à son tour reconnu l’autorité de l’Armée Nationale Libyenne de Khalifa Haftar.
Mais le Premier ministre sortant, Abdulhamid Dabaiba, soutenu par l’Occident et désormais sans plus de légitimité politique, reste à son poste à Tripoli, protégé par les milices, auxquelles s’est joint aussi dernièrement Daesh.
Cela a poussé le peuple libyen, avec les unions syndicales, à fermer les puits de pétrole, quasi totalement dans les trois quart de la Libye contrôlés par l’Armée Nationale Libyenne de Haftar. Cette décision extrême est motivée par la crainte fondée que les revenus du pétrole ne servent à financer un nouveau dispositif militaire répressif à Tripoli, sponsorisé par l’Otan, contre la volonté populaire.
À un moment où le débat en Italie (et en France ndt) est centré sur la guerre et la cherté de la vie, débloquer le pétrole libyen par la pleine reconnaissance de la souveraineté libyenne et non pas par le financement de milices et le soutien à un premier ministre “illégal”, pourrait procurer à l’Italie (et autres pays européens, ndt) ces ressources nécessaires pour combattre la vie chère.
Qui est prêt à défier le gouvernement Draghi (et autres, ndt) sur cette bataille ?
Voir la vidéo en italien de Manlio Dinucci
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