Dans Le Figaro, le politologue tchèque Jiri Pehe critique la dichotomie rumsfeldienne de la « nouvelle » et de la « vieille » Europe. En réalité, les nouveaux membres de l’Union européenne issus de l’ex-bloc soviétique ont des histoires et des cultures différentes. Loin de former un ensemble politique homogène, comme le laissait penser l’accord de Visegrad de 1991, ils vont se scinder en groupes distincts et nouer des alliances privilégiées différentes au sein de l’Union.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, stigmatise dans le Daily Telegraph les critiques outrancières des eurosceptiques. Il souligne que le projet de Constitution n’a pas pour vocation de diminuer les libertés individuelles, ni de créer un super-État.

Alon Liel, ancien conseiller d’Ehud Barak, tire dans le Jerusalem Post une leçon du rejet par les Chypriotes grecs du plan de paix de l’ONU. Selon lui, ce vote marque une affirmation de l’identité culturelle grecque face aux Turcs et débouche, à terme, sur la reconnaissance de la partition de l’île. Cet exemple illustre l’impossibilité de maintenir un seul État, même binational, en Palestine.

Reed Brody de Human Right Watch rappelle dans l’International Herald Tribune que la polémique actuelle sur les tortures est un arbre qui cache une forêt. Les États-Unis ont multiplié les centres de détention inaccessibles à la Croix-Rouge partout dans le monde, dont celui de Guantanamo. Outre les tortures perpétrées par les GI’s, il faut aussi prendre en compte celles sous-traitées par d’autres membres de la Coalition.
Leonard S. Rubinstein de Physicians for Human Rights observe dans le Washington Post que le problème est plus profond encore : c’est la volonté de l’administration Bush de s’affranchir des conventions de Genève.

Autre son de cloche de l’autre côté de l’Atlantique. Le professeur Roy Greenslade, spécialiste de la presse écrite britannique, avoue dans le Guardian partager le scepticisme de nombreux experts quant à l’authenticité des photographies de tortures publiées par le Daily Mirror. Cependant, souligne-t-il, le problème n’est pas de savoir si ces clichés-là sont vrais ou faux, mais si les soldats britanniques torturent en Irak ou non. Greenslade, qui développe depuis des années la thèse selon laquelle la presse populaire anglaise est contrôlée en sous-main par la monarchie, suggère une interprétation : le gouvernement aurait fait parvenir les photos au Mirror en convainquant la rédaction de leur authenticité, alors qu’elles seraient fausses, pour dévier le débat et discréditer ceux qui relatent les tortures qui, elles, sont bien réelles.

Dans un discours prononcé à l’occasion de la fête du travail, et partiellement reproduit par The Independent, le président cubain Fidel Castro félicite le gouvernement espagnol du retrait de ses troupes d’Irak. Mais il lui demande d’aller plus loin encore et d’exiger maintenant le retour à la maison des dizaines de milliers de latinos qui ont été recrutés par la Coalition pour effectuer le sale boulot. Victimes de la pauvreté et du chômage, ils sont devenus de la chair à canon, à la fois exploités eux-mêmes et auxiliaires de l’exploitation du peuple irakien.

Enfin, Walid Phares, qui milite pour une prochaine intervention de la Coalition au Liban, assure dans le Washington Times que la guerre est finie en Irak et que la situation des gens s’y est améliorée. Les accrochages seraient le fait de cellules terroristes de contre-libération vouées à l’échec. On pourrait objecter à M. Phares que l’expérience vietnamienne a montré qu’une insurrection populaire pouvait vaincre à l’usure une armée puissante.