Les récentes informations sur la prétendue perfidie d’Amhed Chalabi en disent plus long sur ses accusateurs que sur l’accusé : Washington est un ami peu fiable et ses agences sont plus préoccupées par leurs vendettas personnelles que par la poursuite des ennemis de l’Amérique.
Initialement, Ahmed Chalabi était pourtant un homme de confiance de la CIA. Il fut au centre d’une tentative de coup d’État manqué contre Saddam Hussein dans les années 90. Lâché par la CIA, il devint l’homme du département d’État. Aujourd’hui, on l’accuse d’avoir espionné pour le compte de l’Iran, mais en réalité, ses détracteurs sont les mêmes qui le voient comme un ennemi depuis des années car inlassablement il a plaidé pour le renversement de Saddam Hussein.
Pendant les années 90, Chalabi a été régulièrement accusé de malversations par ses ennemis. Aujourd’hui, on prétend qu’il a servi l’Iran, ce qui sonne faux et n’a pas de sens. On sait qu’il a des contacts avec l’Iran puisque ce sont les États-Unis qui ont financé l’installation des bureaux de l’INC à Téhéran, mais il est douteux qu’il espionne pour eux. En attaquant Chalabi, les États-Unis se décrédibilisent auprès des rares Irakiens qui sont prêts à prendre des risques pour les soutenir.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« U.S. Only Wounded Itself When It Betrayed Chalabi », par Danielle Pletka, Los Angeles Times, 4 juin 2004.