« Perçu comme une mine d’emplois par les habitants de Seine-Saint- Denis, l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et ses 80 000 emplois directs se ferment aux jeunes du département "connus des services de police". Sans qu’ils aient jamais été condamnés par la justice, certains d’entre eux se voient interdire tout recrutement dans les zones réservées en application du "principe de précaution" contre la délinquance.

Leur présence sur des fichiers de la police (STIC, système de traitement des infractions constatées) ou de la gendarmerie (Judex, système judiciaire de documentation et d’exploitation), malgré l’absence de poursuite ou l’obtention d’une relaxe, met à mal leur "moralité" aux yeux de l’administration. Après enquête, celle-ci refuse donc de leur accorder l’agrément nécessaire pour exercer dans les "zones réservées" de l’aéroport ou assurer des fonctions liées à la sécurité, soit 80 % des emplois sur la plate-forme. »

« Roissy sélectionne sur fiches policières », par Bertrand Bissuel et Luc Bronner, Le Monde, France, 22 juin 2006.