Une étude récente conduite par le psychiatre Charles Hoge affirme qu’un combattant sur 6 revenant d’Irak a un problème de santé mentale, une étude postérieure estime même qu’il sous-estime le problème. Je pense pour ma part que le problème est surestimé.
L’étude de Hoge se fonde sur les résultats d’interrogatoire de 1692 homme d’infanterie sur des symptômes de dépression, d’anxiété généralisée ou de stress post-traumatique. Cet interrogatoire révèlerait que 12,6 % des militaires interrogés présentent des symptômes de stress post-traumatique. En réalité, ce type de questionnaire peut suggérer un diagnostique, mais il est insuffisant pour le confirmer. Les personnes interrogées ont été témoins d’horreurs et il est logique qu’elles soient encore angoissées quelques mois après, mais cela ne veut pas dire qu’il s’agit de la pathologie du stress post-traumatique. En outre, si on en croit l’étude, 5 % des personnes interrogées souffraient de ce stress post-traumatique avant de partir en Irak. Aussi, soit ces personnes avaient vécu des expériences traumatisantes avant de partir, soit le test ne fait que mesurer le stress. Nous devons aussi ajuster nos études en nous souvenant que, à la fin des années 80, une étude avait estimé que 30,9 % des soldats envoyés au Vietnam avait subi un stress post-traumatique alors que seuls 15 % étaient dans des unités combattantes.
Pour les problèmes qu’ils rencontrent, nos vétérans doivent pouvoir bénéficier du meilleur traitement, mais il ne faut pas forcément les voir comme souffrant de pathologies.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Revulsion to War Isn’t a Mental Disorder », par Richard J. McNally, Los Angeles Times, 8 juillet 2004.