L’ayatollah Ali Khamenei a comparé la situation, des États-Unis en Irak à celle d’un loup piégé. Il est difficile de juger ce que les Iraniens pensent de l’opinion de l’ayatollah Khamenei sur la présence états-unienne en Irak mais il est judicieux de s’interroger sur les relations des États-Unis avec les deux plus grands pays à majorité chiite du monde.
Lors de mon dernier voyage en Iran, j’ai pu constater par moi même que les opinions des iraniens sur l’invasion américaine de l’Irak étaient aussi variées que mesurées. De leur côté, en revanche, les États-Unis restent obnubilés par le programme nucléaire iranien et se montrent agressif, ce qui est à l’opposé des intérêts des États-Unis.
Concernant l’Irak, les Iraniens se réfèrent fréquemment à la guerre contre ce pays entre 1980-1988 et plus l’Iranien vit près de la frontière avec l’Irak, plus il éprouve de la méfiance vis-à-vis des Irakiens. Dans les territoires frontaliers, le sentiment de la population est partagé entre la joie de voir tomber Saddam Hussein et la crainte de nouveaux ennuis en provenance d’Irak. Plus loin de la frontière, certains pensent que l’Irak est en train de subir ce qu’il a fait subir à l’Iran ou, au contraire, qu’il doit y avoir une solidarité entre chiites. Chez les plus jeunes, on rencontre des personnes qui espèrent que l’émergence d’une démocratie en Irak aurait un impact positif sur l’Iran et que les investissements états-uniens en Irak auront des retombées positives pour l’économie du pays.
Quoi qu’il en soit, les États-Unis doivent s’engager dans un dialogue avec l’Iran plutôt que dans un affrontement, car la vision des États-Unis dans le pays reste ouverte.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Fighting the Next War », par Dilip Hiro, New York Times, 16 août 2004.