C’est en 1958 qu’il a eu ses premiers contacts avec la Révolution cubaine lorsqu’il a réalisé une série d’interviews aux Commandants rebelles Fidel Castro et Ernesto Guevarra, en plein cœur de la Sierra Maestra. Il en a tiré ensuite un livre, « Ceux qui se battent et ceux qui pleurent », et un reportage, « Le Fidel Castro que j’ai rencontré », dans lequel il a dressé un portrait du leader révolutionnaire et donné une vision objective du combat du peuple cubain.

Après le triomphe de la Révolution, il a pu visiter l’île et participer à l’opération Vérité, dirigée à expliquer au monde entier les raisons solides pour lesquelles avaient été jugés et condamnés à être fusillés près de 500 assassins de la tyrannie de Batista.

Il a ensuite eu la responsabilité de fonder et d’organiser l’agence de presse Prensa Latina afin de rompre le monopole de l’information dont disposaient les médias contrôlés par l’impérialisme, et de divulguer clairement et objectivement toute la vérité sur la révolution cubaine et sur la cruelle réalité du continent latino-américain.

C’est ainsi qu’il a pu participer comme correspondant de guerre, en avril 1961, aux combats qui mirent fin en moins de 72 heures à l’invasion mercenaire de Playa Giron.

A la fin de l’année 1961, il se rendit en Algérie et il y collabora avec le Front de Libération National de ce pays, dans sa lutte contre le colonialisme français. Il y accumulera une grande expérience qu’il pourra ensuite employer comme chef de guérilla.

De retour en Argentine, et en contact avec le Che, il créa l’Armée Guérillère du Peuple, un groupe de guérilleros qui s’était donné comme mission la lutte armée de libération nationale dans son pays, alors dominé par une oligarchie au service de l’Empire nord-américain.

Masetti s’est alors converti en le Commandant Segundo, car il réservait le grade de Premier Commandant au Che pour lequel il sentait une profonde admiration et un grand respect.

Le groupe de guérilleros s’installa d’abord dans un campement en Bolivie et, le 21 septembre 1963, il pénétra en territoire argentin. Après plusieurs jours de marche, il s’établit près d’une rivière, le Rio Pescado, afin de suivre le plan qu’ils s’étaient tracés d’y crée un foyer de guérilla.

Il y a écrit à son épouse : « Cela fait quatre mois que nous attendons, avec un désir contrôlé mais qui nous ronge, celui de passer notre premier examen… »

« Je peux maintenant écrire. Je sui tous les jours disposé à donner ma vie pour la Patrie. La révolution n’est pas un événement que l’on observe, un fait historique que l’on critique, la révolution, c’est nous-même. ..C’est notre conscience qui nous juge, qui nous critique et qui nous exige ».

Dans une autre lettre, il écrivit : « Celui qui vient ici et qui n’est pas indigné, celui qui vient ici et qui ne se joint pas au combat, celui qui peut aider d’une manière ou d’une autre et qui ne le fait pas, c’est une canaille ».

Le journaliste argentin Roberto Walsh, qui lui était très proche, a commenté : « Il se sent fort et optimiste. Il n’a rien perdu de sa bonne humeur, ni de son humour acide ».

Son cadavre n’a jamais été retrouvé. Comme date probable de sa mort, on a choisi celle du jour ou on l’a vu pour la dernière fois pénétrer dans la forêt.

Source
Agence Cubaine de Nouvelles
L’Agence Cubaine de Nouvelles (ACN) est une division de l’Agence d’information nationale (AIN) de Cuba fondée le 21 mai 1974.

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