1 DU " GUARDIAN’S OFFICE " A L’" OFFICE OF SPECIAL AFFAIRS "

La Scientologie décida donc de poursuivre les " crimes " de ses adversaires partout où il lui semblait pouvoir en découvrir — y compris dans des services gouvernementaux. Dès 1966, ce fut le " Guardian’s Office " (GO) qui fut chargé (entre autres) de s’occuper de tout ce qui pouvait, à travers le monde, entraver l’action de la Scientologie. Des membres de ce service de la Scientologie furent formés notamment aux techniques d’enquête et d’infiltration. En 1973 fut lancée l’opération " Snow White ", qui visait à infiltrer des administrations américaines afin de se procurer des documents pouvant intéresser la Scientologie. Durant des mois, les espions de la Scientologie réussirent à se procurer des dizaines de milliers de pages de matériel en partie sensible et confidentiel et même, une fois au moins, à placer des micros clandestins dans une réunion de l’Internal Revenue Service (IRS) afin de savoir ce qui s’y était dit. Cependant, un soir de juin 1976, des agents du FBI interceptèrent deux espions de la Scientologie alors qu’ils s’apprêtaient à s’engager dans une de leurs opérations illégales (ils avaient attiré l’attention d’un employé peu de temps auparavant en raison de leur comportement suspect). N’ayant rien encore à leur reprocher, on les laissa partir, mais le FBI s’intéressa de plus près à eux et finit par remonter la filière. Le 7 juillet 1977, avec près de 150 agents en action, le FBI procéda à l’un des plus grands raids de son histoire dans les locaux de l’Eglise de Scientologie à Los Angeles et à Washington, ce qui lui permit de saisir des dizaines de milliers de documents internes de la Scientologie et, assisté par les confessions de membres repentis du GO, de dévoiler les détails des opérations menées durant plusieurs années par le service de renseignements de la Scientologie — opérations qui visaient non seulement des services gouvernementaux, mais aussi des particuliers critiques à l’égard de la Scientologie, par exemple la journaliste Paulette Cooper, qui avait publié en 1971 un ouvrage intitulé The Scandal of Scientology : les services de renseignements de la Scientologie l’espionnèrent, tentèrent de la faire impliquer dans une affaire criminelle montée de toutes pièces, etc. Plusieurs scientologues, dont l’épouse de Hubbard elle-même (qui occupait la fonction de " Guardian ") furent condamnés en 1979 à des peines de prison pour leur rôle dans cette opération.

Un jugement de près de 300 pages documente toute l’affaire[198]. En outre, l’enquête permit de rendre publics de nombreux documents qui éclairent les méthodes d’action qu’utilisaient les services de renseignements de la Scientologie. Ceux que nous avons examinés sont éloquents. Nous avons par exemple vu un " Guardian Order " du 21 octobre 1974 qui donne de façon précise des consignes en vue de l’infiltration d’un agent au sein du bureau de l’IRS à Los Angeles afin d’y obtenir tous les dossiers relatifs à Hubbard et à la Scientologie, tandis qu’un autre devait se livrer à la même opération à Washington. Un " Guardian Program Order " du 5 décembre 1975 ordonne l’infiltration de plusieurs offices fédéraux en vue d’un " early warning system " pour être prévenu à temps d’éventuelles offensives visant la Scientologie. Des instructions précises indiquent les étapes à suivre, des récompenses sont données à ceux qui obtiennent des résultats. Ces documents très nombreux qui relèvent des activités d’un service de renseignements privé laissent une impression quelque peu étrange s’agissant d’une " Eglise ".

L’affaire ne fut pas le seul cas de ce genre. En 1983, dans le cadre d’enquêtes sur des fraudes fiscales et d’autres délits que la Scientologie était soupçonnée d’avoir commis, la Police provinciale de l’Ontario (Anti-Racketering Unit) saisit plusieurs centaines de milliers de pages de documentation dans les bureaux de la Scientologie à Toronto. L’examen de ces documents montra que nombre d’entre eux provenaient de sources gouvernementales ou privées et ne pouvaient avoir été obtenus par le groupe de façon légale. En 1992, l’Eglise de Scientologie et trois personnes furent condamnées par un tribunal canadien. L’amende infligée à la Scientologie s’élevait à 250.000 dollars. L’enquête démontra que plusieurs scientologues avaient été infiltrés dans des services de police, dans des bureaux d’avocats, dans des associations médicales et dans les services du procureur général de l’Ontario, y volant des documents et fournissant différentes informations à la Scientologie ; les membres infiltrés avaient obtenu des postes de niveau peu élevé, mais permettant l’accès aux dossiers. Le juge estima que le mouvement n’avait montré aucun remords réel pour son rôle et avait plutôt tenté de rejeter sur des membres la responsabilité d’actions entreprises sur les instructions de responsables de haut rang. L’affaire mit également en lumière les opérations de harcèlement menées par la Scientologie contre ses adversaires, puisqu’elle tenta de discréditer le procureur qui devait préparer l’accusation ; celui-ci contre-attaqua et la Scientologie fut condamnée au paiement d’un montant qui, en appel, finit par dépasser 2 millions de dollars, apparemment le montant le plus élevé jamais accordé au Canada dans une affaire de diffamation. Dans un jugement unanime de mai 1994, la Cour d’appel de l’Ontario estima que la Scientologie avait émis à l’égard du procureur de fausses accusations pour tenter de démolir sa réputation, bien qu’ayant conscience du caractère erroné des allégations faites.

Les opérations menées alors au Canada et aux Etats-Unis par la Scientologie relèvent purement et simplement de l’espionnage et, à ce titre, peuvent susciter la préoccupation d’organes de protection de l’Etat. Des pratiques semblables ont-elles eu lieu (voire ont-elles encore lieu) dans d’autres pays sans avoir été découvertes ?

Dans une déclaration faite en février 1994 par David Miscavige dans l’affaire opposant l’Eglise de Scientologie à Steven Fishman[199], l’actuel président du RTC répète la position actuelle de la Scientologie à ce sujet : le GO aurait opéré de façon totalement autonome durant les années 1970, avec un pouvoir absolu et sans supervision. Ce fut ainsi que ses agents auraient mené des " programmes illégaux ", comme l’infiltration de services gouvernementaux, et auraient " utilisé des moyens peu scrupuleux à l’encontre de personnes qu’ils percevaient comme des ennemis de l’Eglise ", mais cela était complètement opposé aux principes de la Scientologie, affirme Miscavige. En 1981, ajoute-t-il, une enquête de l’Eglise aurait été lancée sur les activités du GO et cette enquête " confirma nos pires suspicions ". A la suite d’une longue lutte interne, le GO aurait été définitivement dissous en 1983, tandis que l’administration des affaires légales était reprise par l’Office of Special Affairs (OSA) qui, contrairement au GO, " n’est pas un groupe autonome ". L’Eglise a établi une liste complète des gens qui ont travaillé pour le GO et veille à ce qu’aucun de ceux qui ont été impliqués dans des activités douteuses ne soit engagé par l’Eglise, souligne Miscavige. 800 collaborateurs du GO auraient été licenciés au total. Mais plusieurs anciens membres affirment, pour leur part, que la suppression du GO n’a rien changé sur le fond et que le même travail se poursuit à l’enseigne de l’OSA.

2 LES FONDEMENTS JETES PAR HUBBARD

La même idéologie risquant fort de produire les mêmes effets, il faut se reporter ici à des documents qui datent des années 1960, mais dont nous présenterons plus loin la preuve qu’ils restent pleinement d’actualité aux yeux des scientologues. Le premier de ces documents est une Policy Letter de 1960, qui établissait un " Department of Government Affairs " (précurseur du " Guardian’s Office ") afin de faire face aux problèmes légaux, fiscaux et autres. Voici quelques extraits de ce document :

" L’objet du département est d’élargir l’impact de la Scientologie sur les gouvernements et d’autres organisations [...] les tactiques défensives sont découragées dans le département. [...] Seules les attaques résolvent les menaces.

" Face au danger de gouvernements ou de tribunaux, il y a seulement deux erreurs que l’on peut faire : (a) ne rien faire et (b) se défendre. Les choses correctes à faire face à toute menace sont : (1) de déterminer si nous voulons jouer le jeu qui nous est proposé ou non ; (2) si non, de faire dérailler le jeu qui nous est proposé avec une feinte ou une attaque sur le point le plus vulnérable qui peut être découvert dans les rangs de l’ennemi ; (3) de faire suffisamment de menaces ou de bruit pour que l’ennemi fléchisse ; (4) de ne pas chercher à en retirer de l’argent ; (5) d’utiliser toute attaque par nous pour vendre aussi la Scientologie ; (6) de gagner. En cas d’attaque sur quelque point vulnérable par quiconque ou qui que ce soit ou n’importe quelle organisation, trouvez toujours ou fabriquez suffisamment de menaces contre eux pour les inciter à demander la paix. [...] Ne vous défendez jamais. Attaquez toujours. "

" L’objectif du département est d’amener le gouvernement et des philosophies ou sociétés hostiles dans un état complètement conforme aux buts de la Scientologie. Ceci est effectué par la capacité à haut niveau de contrôler et en son absence par la capacité à bas niveau d’écraser. Pénétrez à l’intérieur [introvert] de tels services. Contrôlez-les. La Scientologie est le seul jeu sur terre où tout le monde gagne. "[200]

En 1961, une autre Policy Letter créait un " Department of Official Affairs ", qui était notamment chargé de créer une attitude négative dans le public à l’encontre de groupes ou de personnes ayant des intentions contraires à celles de la Scientologie[201], d’exercer une pression continuelle sur les gouvernements afin des les encourager à créer une législation pro-scientologique et de décourager les tendances contraires[202] et de constituer des dossiers sur des opposants[203]. Hubbard voyait dans ce département " l’équivalent d’un ministère de la Propagande et de la Sécurité " en vue de renforcer la position du mouvement, jusqu’à avoir un " gouvernement favorable à la Scientologie "[204]. Pour accomplir son action, ce départment devait trouver des amis et alliés chez des personnes en mesure d’exercer une influence[205]. Toutes les directives données montrent que l’idée est de viser à la tête : par exemple se faire un ami de l’éditeur d’un journal plutôt que de journalistes[206]. Il s’agit de déterminer qui sont les personnes-clés et de réussir ensuite à les influencer. Cela va jusqu’à l’infiltration des sphères gouvernementales si possible :

" L’action d’amener un gouvernement à être favorable à la Scientologie consiste à se faire un ami de la personne la plus haut placée qu’on puisse atteindre dans le gouvernement et même à placer des scientologues dans des postes administratifs ou domestiques à ses côtés [...]. "[207]

On notera avec intérêt que la stratégie prônée consiste plutôt à infiltrer des membres à des postes subalternes dans l’entourage immédiat d’une personne exerçant des responsabilités : si des pratiques de ce genre sont en cours, elles suivent probablement ce modèle.

Il est clair qu’il peut exister également dans de grandes religions traditionnelles la volonté d’influencer la structure politique d’un pays. Ce n’est pas le désir de la Scientologie de voir ses principes (si discutables soient-ils) avoir un impact sur la société qui rend toute la démarche problématique, mais bien la méthode : les textes internes du groupe, rédigés par le fondateur et faisant autorité à jamais, prônent une stratégie d’infiltration, de harcèlement des adversaires et de contrôle. On a beaucoup plus l’impression de se trouver face aux méthodes d’un service de renseignements que d’un religion : s’il est arrivé et arrive que des religions entrent dans le domaine politique, nous n’en connaissons aucune dont les principes fondateurs intègrent des activités d’infiltration et d’espionnage !

3 DES METHODES TOUJOURS EN VIGUEUR

La question est bien entendu de savoir si l’on a des preuves que ces principes sont toujours appliqués ; à défaut d’avoir été annulées, les méthodes d’action définies dans ces lettres de règlement vieilles de plus de 35 ans ne seraient-elles pas tombées en désuétude ? Il est aujourd’hui établi que tel n’est nullement le cas.

Le 9 juin 1995, une perquisition fut menée par la police grecque dans les locaux du mouvement à Athènes. A la suite de cette opération fut édictée une Executive Directive (datée du 26 août 1995, révisée le 2 septembre 1995), également tombée par la suite entre les mains de la police grecque. Ce document définit la procédure à suivre pour réagir à cette situation afin d’assurer la sauvegarde du mouvement et de lui permettre de s’étendre en Grèce sans obstacles[208]. Il donne dans ce sens toute une série de consignes au " Department of Special Affairs " (DSA) de Grèce, en lui fixant plusieurs objectifs, notamment de mener une enquête approfondie sur un opposant notoire de la Scientologie (un prêtre grec orthodoxe) en vue de " dévoiler ses crimes " et de trouver des sources d’information dans les sphères gouvernementales afin de pouvoir être averti à temps de toute nouvelle opération[209]. Mais ce que les membres du DSA Grèce doivent commencer par faire est d’étudier six documents pour se préparer à agir correctement... dont les deux Policy Letters dont nous venons de citer des extraits ! Cela démontre que ces consignes restent d’actualité.

L’ensemble de l’opération définie dans l’Executive Directive de l’été 1995 est impressionnant par son caractère systématique, hautement organisé (ce qui reste d’ailleurs entièrement dans la ligne des documents saisis aux Etats-Unis dans les années 1970 au moment de l’opération " Snow White "). Le DSA Grèce doit respecter en tout temps des consignes de sécurité strictes. Il doit rester en contact avec les DSA d’autres pays afin d’échanger avec eux des informations[210]. Il faut rassembler des données sur les adversaires et si possible, semble-t-il, infiltrer leurs rangs[211]. Il faut déterminer le rôle exact de l’unité spéciale s’occupant des sectes au sein de la police grecque. Un détective privé doit être recruté pour mener une enquête sur le principal opposant et " découvrir tout crime passé ou présent dans lequel il est impliqué ".[212] Les informations ainsi rassemblées devront ensuite être utilisées pour alimenter des journaux en renseignements sur les activités de l’opposant[213]. Il y a par ailleurs toute une série de mesures en vue d’améliorer l’image de marque du mouvement en Grèce et d’un fonctionnement optimal de différentes affaires en cours.

4 ETAT DE LA SITUATION EN SUISSE

Les documents saisis en Grèce confirment que des membres de la Scientologie se livrent à des activités qui sont très proches de celles d’un service de renseignements[214]. Les mêmes pratiques ont-elles pour cadre la Suisse ? Cela ne peut être exclu, puisqu’il existe aussi un DSA en Suisse, mais il est difficile de le prouver, puisqu’il s’agit par nature d’activités qui ne sont pas exposées sur la place publique. Certains interlocuteurs s’interrogent sur l’éventualité d’une surveillance d’opposants en Suisse, en raison de certains faits troublants, mais là encore les preuves manquent.

Un groupe de travail s’occupant des NMR dans un cadre ecclésiastique avait découvert que la secrétaire d’un de ses membres avait communiqué des procès-verbaux de réunions à la Scientologie, mais cela remonte au tout début des années 1980 et ne peut donc être utilisé comme argument aujourd’hui, puisque la Scientologie prétend avoir " fait le ménage " justement au cours de cette période.

En revanche, un inspecteur de police genevois qui a eu à s’intéresser à ces questions a eu la surprise de recevoir à Genève, le 23 mai 1996, la visite d’un détective privé américain[215] envoyé par la direction de la Scientologie aux Etats-Unis pour enquêter sur les relations entre le mouvement et les autorités genevoises ! Cet inspecteur a obtenu une page du dossier que détenait ce détective, et celle-ci montre que le groupe avait tenté d’identifier qui s’intéressait à la Scientologie au sein du Département de justice et police.

Que conclure de tout cela ? Oui, la Scientologie se livre à des activités qui vont plus loin que le simple souci de s’informer de l’environnement dans lequel doit agir le mouvement et qui s’apparentent au travail que mènerait un service de renseignements[216]. En revanche, l’examen des documents tant passés qu’actuels et l’analyse des propos et de la pratique montrent que ces activités ne semblent jamais avoir relevé d’une véritable stratégie visant à la prise du pouvoir, mais de mesures d’autoprotection inspirées par des présupposés idéologiques exacerbés.

L’activité de la Scientologie relève-t-elle des organes de protection de l’Etat ? Depuis quelques années, certains experts des services allemands estiment qu’elle remplirait les conditions pour être mise sous observation par le BfV[217], tandis que des voix critiques estiment que c’est pour le BfV une manière de " se chercher du travail " en élargissant abusivement la notion de protection de l’Etat[218]. Il ne fait guère de doute qu’une éventuelle décision de mise du groupe sous surveillance en Suisse susciterait les mêmes débats, non pas tant par suite de sympathies pour le mouvement qu’en raison d’implications pouvant dépasser le cas spécifique de la Scientologie.


[198] " United States District Court for the District of Columbia. United States of America v. Mary Sue Hubbard, et al. Criminal No. 78-401. Stipulation of Evidence " (octobre 1979). Cf. l’annonce du verdict dans le Washington Post du 27 octobre 1979.

[199] Ce texte circule sur le réseau Internet (par ex. : ftp://ftp.primenet.com/users/c/cultxpt/dmdec.txt).

[200] " The object of the department is to broaden the impact of Scientology upon governments and other organizations [...] defensive tactics are frowned upon in the department. [...] Only attacks resolve threats. In the face of danger from governments or courts, there are only two errors one can make : (a) to do nothing and (b) defend. The right things to do with any threat are to (1) find out if we want to play the offered game or not (2) if not, to derail the offered game with a feint or attack upon the most vulnerable point which can be disclosed in the enemy ranks (3) make enough threat or clamor to cause the enemy to quail (4) don’t try to get any money out of it (5) make every attack by us also sell Scientology and (6) win. If attacked on some vulnerable point by anyone or anything or any organization, always find or manufacture enough threat against them to cause them to sue for peace. Don’t ever defend. Always attack. " " The goal of the deparment is to bring the government and hostile philosophies or societies into a state of complete compliance with the goals of Scientology. This is done by high-level ability to control and in its absence by low-level ability to overwhelm. Introvert such agencies. Control such agencies. Scientology is the only game on Earth where everybody wins. " (" Department of Government Affairs ", HCO PL du 15 août 1960)

[201] " Worsening the public belief and attitude toward societies and persons having purposes counter to Scientology goals. "

[202] " Bringing continuous pressure to ber on governments to create pro-Scientology legislation and to discourage anti-Scientology legislation or legislation of groups opposing Scientology. "

[203] " Keeping newspaper and other files relating to Scientology and anti-Scientology groups, persons and activities. "

[204] " A pro-Scientology government in the area. "

[205] " To accomplish its actions, it needs only to make friends and allies of individual people who can influence. "

[206] " The action of making a better press consists of making friends with a publisher who commands reporters, and does not really consist of handling reporters. "

[207] " The action of bringing about a pro-Scientology government consists of making a friend of the most highly placed government person one can reach, even placing Scientologists in domestic or clerical posts close to him [...]. " (" Department of Official Affairs ", HCO PL du 13 mars 1961, Issue I)

[208] " PURPOSE : Scientology activities safeguarded and expanding in Greece without distractions. "

[209] " Government comm[unication] lines created so as to be able to predict and handle future government attacks. "

[210] Il s’agit probablement en premier lieu d’informations relatives à des opposants ; la perquisition de juin 1995 avait déjà permis de découvrir plusieurs échanges de ce genre. Ainsi, en janvier 1995, le responsable du DSA grec demandait à ses homologues allemands de trouver des documents prouvant que certains opposants auraient un passé ou des liens nazis ou criminels... Il peut aussi s’agir d’actions de relations publiques et de recherche de soutiens potentiels : un document du 7 mars 1994 indique que le DSA Suisse a été alerté au sujet de la situation en Grèce et doit essayer d’entrer en contact avec le Métropolite Damaskinos (représentant du Patriarcat de Constantinople en Suisse) afin d’essayer d’obtenir son appui : " I have alerted DSA Swz on the Greece scene and asked him to contact the Metropolis of Switzerland, Mr [sic] Damaskinos, and ally him through a WIS ? [What is Scientology ?] book visit for exemple. What would be needed before the actual visit is to send him a comprehensive briefing (one page or 2) including the particular points you want to have taken up. "

[211] Cela semble en tout cas être la seule interprétation possible de ce passage : " Set up lines into the ARM [anti-religious movement ?] group so that we can get prediction on their actions and we can identify those involved and work out individual handlings. "

[212] " Get a PI [private investigator ?] to investigate Alevizopoulos as to his personal activities to find any past and current crimes he is involved in. "

[213] " Utilize the data gotten to expose the priest’s activities in national papers through the lines already existing. "

[214] On peut trouver sur Internet un intéressant texte de Jon Atack qui analyse le mouvement sous cet angle : " Religion or Intelligence Agency ? The View From the Lion’s Den " (http://www.thur.de/religio.atack/intelli.html).

[215] Kevin Finnerty.

[216] Un ancien chef du bureau du FBI à Los Angeles déclarait à un hebdomadaire américain : " In my opinion the church [of Scientology] has one of the most effective intelligence operations in the US, rivaling even that of the FBI. " (Time, 6 mai 1991) Nous citons ces propos à titre d’exemple, car il nous est impossible de savoir s’ils correspondent à la réalité et moins encore s’ils s’appliquent à la situation en Suisse.

[217] Cf. Der Spiegel, 7 décembre 1992, pp. 76-77.

[218] " Formen und führen : Wie sich Verfassungsschützer Arbeit verschaffen " (Der Spiegel, 15 novembre 1993). Cf. également Friedrich-Wilhelm Graf, " Verfassungsschützer als Glaubenswächter ? ", in Frankfurter Allgemeine Zeitung, 3 août 1996, p. 12. Ce sont surtout les Länder de Bavière et de Bade-Wurtemberg qui ont plaidé pour placer le mouvement sous observation (Frankfurter Allgemeine Zeitung, 5 mai 1997).


Source : Office fédéral suisse de la police : http://www.admin.ch/bap