La place financière du Liechtenstein est en pleine expansion.

Le nombre de banques progresse rapidement. Fin 1991, il n’y avait que trois établissements bancaires pour cinq à la fin de l’année 1997 et treize en 1999, auxquels s’ajoutent quatre sociétés financières et vingt-sept fonds de placement.

Le total des bilans bancaires est passé de 10 milliards de francs suisses en 1986 à 30 milliards en 1998. Le bénéfice net par salarié a plus que triplé en dix ans et atteint 255 000 francs suisses en 1998, soit un peu plus d’un million de francs français.

L’activité principale est la gestion de fortune et non pas la banque universelle procédant à tout type d’opération bancaire. En trois ans, la fortune gérée a crû de 60 %, passant de 56 milliards de francs suisses en 1995 à 89,5 milliards en 1998 (365 milliards de francs français) soit l’équivalent du produit total de l’impôt sur le revenu acquitté par tous les Français en une année.

La gestion de fortune pour le compte de non-résidents représente déjà plus de la moitié de la valeur ajoutée de l’économie du Liechtenstein.

La principale banque est la Liechtensteinische Landesbank (LLB) dont l’Etat détient 68 % du capital, le reste étant coté à la bourse de Zurich. A la mi-1999, la fortune sous sa gestion s’élevait à environ 30 milliards de francs suisses.

La deuxième est la banque de gestion privée Liechtenstein Global Trust (LGT).

Ces deux établissements, membres de l’Association des banques suisses comme toutes les banques du Liechtenstein, comptent parmi les vingt plus grosses banques de Suisse. Il existe aussi de plus petits établissements comme la Neue Bank AG et la Centrum Bank AG, essentiellement spécialisées en conseil de clientèle privée. Il n’existe aucune filiale de banques étrangères mais huit succursales autonomes dotées d’un actionnariat étranger qui se sont installées après l’adhésion du Liechtenstein à l’Espace économique européen en 1995.

La loi sur les sociétés d’investissement promulguée le 3 mai 1996 a déclenché l’essor de la gestion de fonds de placement qui sont actuellement au nombre de 27, pour une collecte de 1,7 milliard de francs suisses.

Le secteur des assurances est lui aussi en pleine croissance. Il existe onze compagnies dont cinq spécialisées dans l’assurance-vie. La volonté d’établir le Liechtenstein comme centre européen de compagnies dites " captives " (appartenant à des sociétés qui souhaitent abaisser leurs coûts d’assurance en partageant le risque avec l’assureur) n’a pas encore rencontré l’écho espéré par les autorités.

Les compagnies d’assurance du Liechtenstein ont encaissé 211 millions de francs suisses de primes en 1998, non comprises les primes encaissées par les succursales des assureurs suisses. Les actifs sous gestion sont estimés à 300 millions de francs suisses en 1997. Grâce à sa double intégration dans le système financier helvétique et dans l’Espace économique européen, le Liechtenstein permet aux compagnies d’assurance résidentes d’opérer à la fois en Suisse et vers les pays de l’Union européenne, soit un marché de plus de 380 millions d’habitants.

La fonction traditionnelle d’accueil de sièges de sociétés se porte aussi très bien puisqu’il existe actuellement 80 000 sociétés holding pour un peu moins de 70 000 il y a dix ans même si, dans ce domaine, le Liechtenstein doit affronter des concurrents (Iles Vierges, Iles Caïman) encore plus dynamiques que lui.


Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr