L’Amérique a toujours lutté pour avoir une offre énergétique sûre. Au moment où leurs relations avec les pays arabes se détériorent, les États-Unis cherchent de nouvelles sources d’approvisionnement sans se soucier des systèmes de gouvernement et du respect des Droits de l’homme. Cela entraîne donc un accroissement de notre insécurité énergétique car les gouvernements peuvent être renversés par des populations qui considèrent que les États-Unis soutenaient leurs oppresseurs.
Il est paradoxal d’observer que les pays riches en ressources naturelles ont une croissance plus faible et des gouvernances pires que leurs voisins. Au Turkménistan, les revenus du gaz sont directement versés sur un compte personnel du président. En Azerbaïdjan et au Kazakhstan également, les revenus issus de l’exportation des matières énergétiques profitent essentiellement aux dirigeants. Ces deux derniers pays ont cependant fait un premier pas en créant un fonds d’aide au développement économique alimenté par les revenus du pétrole. Cela reste toutefois insuffisant tant qu’il n’existe pas de contre-pouvoir capable de vérifier leur utilisation.
Il faut également que les fonds en Irak soient surveillés et il faut les rendre plus transparents. Il est important de soutenir les demandes de la campagne « Publiez ce que vous payez » de l’Open Society Institute qui vise à contraindre les grande compagnies pétrolières à révéler ce qu’elles payent aux différents États pour leur pétrole. La sécurité énergétique des États-Unis ne peut venir que du partenariat avec des gouvernements légitimes.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Making Sure the Money Goes Where It’s Supposed To », par Anthony Richter et Svetlana Tsalik, New York Times, 4 décembre 2003.