La semaine prochaine, la visite de Hosni Moubarak aux États-Unis sera l’occasion de corriger la trajectoire de l’Égypte vers la démocratie, les Droits de l’homme et le respect de la loi. Le pays est certes un partenaire pour la paix au Proche-Orient et dans la guerre au terrorisme, mais cette aide coûte cher aux contribuables états-uniens : 59 milliards de dollars depuis 1948. Elle n’a pourtant pas permis d’accroître la liberté dont jouissent les Égyptiens.
En effet, ils ne peuvent toujours pas changer de gouvernement et les libertés d’association et de réunion sont fortement limitées. Dans le même temps, la presse continue de tenir des propos antisémites, affirmant notamment que « la trahison est dans la nature des juifs », et encourageant les attentats suicide. Les résultats économiques de l’Égypte ne sont pas non plus mirobolants malgré les aides économiques. C’est pourquoi les États-Unis ont décidé de se pencher sur leur utilisation.
Colin Powell doit profiter de la venue du président Moubarak pour demander plus de réformes politiques et économiques. Il faut que l’Égypte devienne une démocratie pour aider à stabiliser la région et il faut donc aider la société civile égyptienne qui défend cet objectif. Le Caire ne doit pas disposer de droit de veto sur la façon dont l’argent états-unien est utilisé sur son territoire. Les États-Unis doivent pousser le gouvernement égyptien à tenir compte des réformes proposées par la société civile. Sans changement d’attitude, l’argent prévu ne sera plus alloué.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« . . . Needs a U.S. Push », par Mitch McConnell, Washington Post, 7 avril 2004.