Il devient de plus en plus évident que l’une des bonnes raisons de renverser Saddam Hussein était qu’il s’agissait probablement du seul moyen de mettre fin au programme pétrole contre nourriture, un programme qui, de 1996 à 2003, a créé un vaste réseau de financement illicite. La plus grande partie du débat sur cette question s’est focalisée sur la liste diffusée par le quotidien irakien Al Mada recensant les personnes ayant été financé par Saddam Hussein via ce programme. Toutefois, le véritable problème est ailleurs et c’est peut-être de ce programme que viennent les 300 millions de dollars qui ont permis à ben Laden de faire ses débuts en tant que terroriste.
Dans ces conditions, le programme pétrole contre nourriture est pire qu’une vaste escroquerie, c’est une menace pour la sécurité. En ne parvenant pas à superviser ce processus, l’ONU a permis à Saddam Hussein de financer ses partisans partout dans le monde. Paul Volcker, chargé de l’enquête finalement autorisée par Kofi Annan devra garder en tête ce point en menant ses recherches.
D’après certains estimations, ce sont 10 à 40 milliards de dollars qui auraient été détournés par le régime de Saddam Hussein pour acquérir des armes interdites principalement mais on ignore avec certitude ce qu’il a fait de ces fonds. L’ONU a autorisé Saddam Hussein à faire affaire avec des sociétés douteuses. L’une d’entre elle fut proche de la BCCI, une autre était proche des Talibans, une autre encore finançait Al Qaïda et une quatrième a de fortes connections avec un possible ex-constructeur de bombes atomiques de Saddam.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« Oil-for-Terror », par Claudia Rosett, Wall Street Journal, 28 avril 2004.