La plupart des gens ont oublié le procès retentissant de 1949 aux États-unis, contre les trois grands groupes industriels General Motors, Standard Oil of California (SoCal, aujourd’hui Chevron) et Firestone Tire and Rubber (aujourd’hui Bridgestone).

La justice fédérale les avait condamnés pour avoir organisé, dès les années 1920, une entente afin de racheter et éliminer les sociétés de tramway électrique et dégager ainsi la rue pour la seule voiture individuelle. Le rapport demontra que cette entente avait permis l’élimination des services de transports publics dans plus de 45 grandes villes aux États-unis, dont New York, Los Angeles, Philadelphie, Baltimore et Saint Louis.

L’expert en économie politique Morton Mintz, auteur de Power, Inc. : Public and Private Rulers and How to Make Them Accountable, rappelle, dans le principal hebdomadaire de gauche états-unien The Nation, comment les groupes pétroliers et automobiles ont sciemment orchestré notre dépendance au pétrole.

En 1949 l’amende infligée aux conspirateurs par les autorités anti-trust fut dérisoire (5 000 dollars). Cela n’était pas étonnant, étant donné que la commission d’enquête était dirigée par le Sénateur Philip Hart, élu du Michigan, un État dominé par l’industrie automobile. Philip Hart sera plus tard le mentor de Condoleeza Rice quand celle-ci commencera sa carrière dans l’industrie pétrolière.

« Road to Perdition », par Morton Mintz, The Nation, 1er juin 2006.