Le FBI ayant annoncé des coupes dans les budgets « anti-terroristes », de nombreuses grandes villes états-uniennes ont lançé des campagnes médiatiques pour expliquer que réduire leurs budgets alloués à la « lutte anti-terroriste » (qui couvrent en réalité une variété de postes, souvent très éloignés du sécuritaire à proprement dit) serait inviter une nouvelle attaque terroriste.

À New-York la campagne est menée notamment par le chef de la police, Raymond W. Kelly. Dans le tabloïd ultra-conservateur New York Post - qui a notamment mené la campagne anti-française en 2003 - il passe en revue les monuments de la ville ayant déjà été visés par des attentats terroristes ou dont on a découvert que des terroristes s’y intéressaient.

Il amalgame sous la « menace Al Qaïda » toute une série d’attentats divers et sans rapport les uns avec les autres : attaque contre un bus de Hassidim juif sur le pont de Brooklynn, soi-disant plan d’un « agent Al Qaïda » pour faire sauter le pont, coups de feu tirés par un dérangé mental sur le toit de l’Empire State Building, attentat contre le World Trade Center en 2003, soi-disant plan d’un « super attentat » qu’aurait planifié Ramzi Youssef et visant à faire sauter le pont George Washington, les tunnels sous-marins Holland et Lincoln vers Manhattan, la bourse de New York et le centre commercial Midtown Citibank... et bien sûr les attaques à l’anthrax ayant visé le New York Post (oubliant de dire qu’elles se sont avérées être un canular).

« Fed’s Anti-Terror Foul : Just Ask Al-Qaida », par Raymond W. Kelly, 2 juin 2006.