Le taux d’approbation de la politique de George W. Bush ne cesse de diminuer. Il est conspué par les libéraux et de plus en plus de conservateurs émettent des réserves sur la conduite de sa politique, mais tout cela ne me fait que plus admirer cet homme pour lequel j’ai refusé de voter en 2000. Le premier devoir d’un président est de maintenir sa nation en sûreté et je le trouvais lors de la précédente élection, trop peu engagé sur ces questions. Toutefois, suite au 11 septembre, il est entré dans le cercle restreint des plus grands présidents que j’ai connus dans mon existence, il y est accompagné par Harry Truman et Ronald Reagan.
Comme eux, il est présenté comme faible intellectuellement et manquant de capacités d’analyse des politiques, mais il bénéficie d’un grand discernement sur les menaces et il a le courage et la volonté nécessaires pour les affronter. Avant le 11 septembre, cela faisait 30 ans que les islamistes nous attaquaient, mais nous restions passifs. Ils ont fini par décider de nous tuer par milliers. Bush a alors compris où nous avait mené la passivité. Il a décidé de mener la guerre contre les terroristes et leurs partisans et il a compris qu’elle serait longue et qu’elle devrait se mener sur plusieurs fronts.
Nous avons commis des erreurs en Irak et peut-être même que le fait d’y aller était une erreur, mais la vraie question n’est pas tactique ou stratégique : il fallait prendre la décision d’amorcer le combat. Nous ne sommes peut-être pas plus en sécurité depuis le début de la guerre, mais nous ne l’étions pas non plus quand nous avons commencé à affronter Hitler. Nous devions avoir un grand président pour prendre la décision d’amorcer la lutte. Ni Bill Clinton, ni George Bush père ni John Kerry n’avaient ou n’ont la trempe suffisante pour cela.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« A Leader for Perilous Times », par Joshua Muravchik, Los Angeles Times, 30 mai 2004.