Les informations selon lesquelles la Corée du Nord allait procéder au tir d’un missile intercontinental Taepodong-2 ont été fabriquées aux États-Unis et induisent l’opinion en erreur, écrit le quotidien pro-Pyongyang Choson sinbo paraissant au Japon.

« Les rumeurs sur le lancement imminent d’un Taepodong-2 ont pour but de tromper l’opinion », écrit le journal sur son site Internet.

La publication coréenne reflétant le point de vue officiel de Pyongyang relève que « théoriquement une fusée Paektusan-2 pourrait à tout moment placer sur orbite un satellite Kwangmyongsong-2 ».

« Le tir pourrait avoir lieu dans un mois, voire dans un an », écrit le journal.

Le Choson sinbo rappelle qu’en 2005 le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères avait déclaré que la question de savoir si le potentiel de ce pays serait pleinement utilisé à des fins militaires « dépendait exclusivement du comportement des forces hostiles ».

Selon le quotidien, les Etats-Unis « tentent par tous les moyens de persuader l’opinion que le site de Musudanri est utilisé à des fins militaires » et utilisent leurs satellites pour espionner la Corée du Nord.

« La confrontation militaro-politique qui à tout moment peut diriger le potentiel militaire de la Corée contre les Etats-Unis n’a pas disparu », met en garde le quotidien.

Pour ce dernier le silence de la Corée du Nord face aux informations sur les préparatifs d’un tir de missile n’a rien à voir avec la préparation ou non du lancement d’un nouveau satellite par Pyongyang.

« Il y a huit ans la Corée avait répondu à la logique de l’Amérique », souligne le journal.

« Du point de vue coréen, la guerre de l’information et la diplomatie de la pression auxquelles les États-Unis recourent autour du site de Musudanri n’est rien d’autre qu’un subterfuge utilisé par ceux qui ont manqué à leur parole pour se soustraire à la responsabilité. La réitération de l’histoire avec le Taepodong n’a pas d’autre but que de faire accroire que la Corée s’apprête à porter une frappe militaire contre les États-Unis. Cependant, l’Amérique garde le silence sur les raisons pour lesquelles huit ans après la situation n’a pas changé », poursuit le journal.

Le problème, il réside non pas dans le lancement d’un missile, mais dans « la garantie de la sécurité » de tous les États intéressés, relève le Choson snibo.

« Dans un contexte d’hostilité, le moindre satellite artificiel peut prendre les dimensions d’un péril militaire ».

En septembre 1999, la Corée du Nord avait décrété un moratoire sur les tests de missiles pendant la durée des pourparlers avec l’ancienne administration américaine de Bill Clinton. Cependant, le gouvernement de George W.Bush avait mis un terme au dialogue avec Pyongyang et au mois de mars 2005 la Corée du Nord avait déclaré que rien ne l’empêcherait de procéder à des tirs de missiles.

« Objectivement, la situation d’alors ne se distingue pas beaucoup de celle qui prévaut depuis que les négociations à six ont été mises en veilleuse », écrit le quotidien en ajoutant cependant que « cela ne veut pas dire pour autant qu’un missile balistique intercontinental va être tiré incessamment comme le prétendent les États-Unis ».

« L’exploration de l’espace à des fins pacifiques est une norme internationale, un droit souverain inaliénable conformément auquel l’utilisation de satellites artificiels fait partie du développement des sciences et des technologies modernes », écrit le Choson snibo.

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)