Le 1er septembre 1983, le vol Korean Airlines 007 décolle d’Anchorage en Alaska pour Séoul. Sept minutes plus tard, l’avion dérive lentement vers Petropavlosk, une base militaire soviétique du Kamchatka, alors en pleine alerte pour cause d’essais de tirs de missiles intercontinentaux. Les « grandes oreilles » US repèrent immédiatement la dérive, mais n’alertent pas le pilote afin de ne pas se dévoiler aux Soviétiques. La chasse russe décolle et, n’obtenant pas de réponse de la part du Boeing, persuadé qu’il s’agit d’un avion espion, abat l’appareil, tuant ses 269 passagers. L’administration Reagan exploite l’affaire en pleine crise des Euromissiles et publie un film truqué censé montrer les derniers instants du vol ainsi que les conversations des pilotes soviétiques. En 1996, Alvin Snyder, ancien directeur de la USIA révèlera, dans le Washington Post, que non seulement les pilotes soviétiques croyaient légitimement avoir à faire à un avion militaire qui ne répondait pas à leurs sommations, mais qu’en plus le vol KAL 007 était bien en mission d’espionnage.