Un dirigeant palestinien est mort, c’est la fin d’une ère pour les Palestiniens et une opportunité qui s’ouvre. Yasser Arafat a travaillé 40 ans pour son peuple, mais finalement, il n’a pas achevé ce qu’il voulait. Il a été plus efficace pour mettre la cause palestinienne en haut de l’agenda politique que pour obtenir ce qu’il voulait. Pour attirer l’attention sur les Palestiniens, il a utilisé le terrorisme, la mort et il a brisé des familles. Ainsi, il a donné une visibilité à la cause palestinienne, mais il a bloqué la résolution du conflit.
Israël a été attaqué cinq fois lors de sa première décennie d’existence par les États arabes. Ils ne sont parvenus à rien, mais ils ont enfin obtenu ce qu’ils voulaient quand ils ont commencé à négocier. À Oslo, Arafat a fait un pas en direction de la négociation, ce qui a permis aux Palestiniens d’obtenir des avancées, mais Arafat n’a pas poursuivi dans cette voie. S’il l’avait fait, les Palestiniens auraient aujourd’hui un État souverain. Malheureusement, Arafat n’a pas rompu avec le terrorisme et il ne s’est pas opposé aux groupes terroristes et aux factions armées. Arafat s’intéressait trop à sa popularité au sein de son peuple, refusant la controverse et tout risque de provoquer la colère de son peuple. Se faisant, il a maintenu les Palestiniens dans un rêve irréalisable dans le monde réel en leur laissant croire au retour des Palestiniens en Israël.
Une nouvelle ère s’ouvre aujourd’hui, nous avons une opportunité de rejeter les erreurs du passé et de relancer la « feuille de route ». Israël doit se retirer de tous les territoires sur lesquels il n’exercera pas de souveraineté dans un accord final. Les Palestiniens doivent, pour leur part, combattre le terrorisme. Abu Ala et Abu Mazen sont des dirigeants courageux qui peuvent mener cette politique. Il est temps, avec la mort d’Arafat, de réaliser enfin le rêve sioniste : un État juif démocratique en paix avec ses voisins.

Source
Jerusalem Post (Israël)
The Independent (Royaume-Uni)
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).
The Times (Royaume-Uni)

« Seize the new era », par Shimon Peres, Jerusalem Post, 14 novembre 2004.
Avant la publication de ce texte dans le Jerusalem Post, l’auteur a rédigé une sorte d’oraison funèbre qui a été assez largement diffusée dans la presse anglo-saxonne. Le texte du Jerusalem Post en reprend les grandes idées dans une forme un peu plus agressive mais y ajoute des propositions pour gérer l’après-Arafat. Il nous a semblé plus important dans ces conditions de traiter ce dernier texte. La tribune originelle peut être trouvée sous les références suivantes :
« With the passing of their father, the Palestiniens have a chance to emerge », The Times, 12 novembre 2004.
« Palestinians lose a father », International Herald Tribune, 12 novembre 2004.
« Palestinians have lost a father ; they must now shed the dreams of youth and grow up », The Independent, 14 novembre 2004