Aux USA, le gouvernement Johnson s’enlise dans la guerre du Vietnam. Des milliers de soldats sont déjà morts et la conscription est étendue. Sur instigation du Comité démocratique étudiant, rassemblant la gauche, les Panthères noires et les hippies/yippies/zippies (ne pas confondre), la coordination anti-guerre lance une campagne nationale, le National Turn In Your Draft Card Day. À travers le pays, surtout dans les universités, on se réunit pour brûler en public sa carte de mobilisation, ce qui est un délit passible de la cour martiale. À Stanford, la police n’ayant pas reçu l’autorisation de pénétrer sur le campus recrute des étudiants en préparation militaire qui se livrent à des ratonades anti-subversifs. Timothy Klugman, rédacteur en chef d’un journal étudiant est intercepté, le 22 novembre 1968 au soir, par des gros bras de l’équipe de football. Ils le traînent dans les WC et, à l’aide d’une brosse à cuvette, lui enfoncent des tracts anti-guerre dans la gorge. Il ne survivra que grâce à l’intervention d’un concierge, mais perdra l’usage d’un œil et de la voix. La police refusera de prendre sa plainte, l’université ne fera pas d’enquête et le procès aboutira à un non-lieu pour les agresseurs.