La semaine dernière, les États-Unis et les Européens semblaient être sur le point de s’affronter à nouveau, cette fois sur leur approche du programme nucléaire iranien. Les États-Unis voulaient un résolution au Conseil de sécurité condamnant une violation du Traité de non-prolifération par Téhéran tandis que les Européens voulaient négocier. Le compromis de dernière minute de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) ne résout pas l’opposition sur le long terme et cela pourrait répéter les effets désastreux du différend irakien, à la différence près que cette fois le Royaume-Uni est aux côtés de ses partenaires européens.
Si on ne parvient pas à trouver une stratégie commune, on pourrait assister à une séparation permanente entre l’Europe et les États-Unis, ce qui serait grave car il existe un objectif commun : empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire. Si l’Iran développait des armes nucléaires, l’Europe serait à portée de tir, les pays voisins chercherait à développer leur arsenal pour se défendre et Israël pourrait frapper préventivement l’Iran comme il avait agit en Irak en 1981.
Des inspections supplémentaires ne sont pas suffisantes pour empêcher ce scénario et elles auraient le même effet qu’en Corée du Nord. Il faut donc trouver un accord qui combinera les plans européen et états-unien en offrant des garanties à l’Iran en échange de l’abandon de son programme d’enrichissement de l’uranium tout en étant clair sur les sanctions en cas de non-respect de l’accord.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« A New Strain on Alliance », par Ivo Daalder et Michael A. Levi, Los Angeles Times, 28 novembre 2003.