« Une guerre rapide puis de nombreux problèmes »

A quick war, then lots of trouble
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] Wesley Clark est ancien commandant suprême de l’OTAN en Europe (1997-2000). C’est lui qui dirigea les forces de l’OTAN pendant la guerre du Kosovo.

[RESUME] Il existe différentes hypothèses sur le déroulement d’une guerre en Irak.
Dans la plus optimiste, les États-Unis anéantissent le potentiel militaire irakien en une nuit avec des milliers de bombes, en faisant néanmoins des centaines de victimes civiles en raison des inévitables dommage collatéraux. L’Irak se rend, mais les États-Unis doivent faire face pour longtemps à des poches de résistances, aux règlements de comptes dans la population, au manque de soins et de nourriture pour les civils.
Dans l’hypothèse la plus pessimiste, Saddam Hussein utilise ses armes bactériologiques contre les troupes américaines en se moquant des conséquences sur la population civile. Il attaque Israël, qui riposte, et la guerre fait des dizaines de milliers de morts tout en laissant le pays avec les mêmes problèmes que ceux énoncés ci-dessus.
Dans un cas comme dans l’autre, une attaque apportera des troubles dans toute la région, augmentera la frustration des pays arabes voisins et bénéficiera sans doute aux fondamentalistes.
La haine anti-américaine sera encore renforcée par ceux qui affirment que pour payer l’effort de guerre des États-Unis, il suffira de prélever un million de baril de pétrole irakien par jour, ce qui accrédite l’idée fausse que les États-Unis ne font la guerre que pour le pétrole.
Devant tous ces dangers, les soldats états-uniens ne pourront pas faire grand chose. Tout dépendra de l’action politique, de la rapidité avec laquelle agira un nouveau gouvernement irakien.

« Les visas qui n’auraient jamais dû être donnés »

The visas that shouldn’t have been
The Washington Times (États-Unis)

[AUTEUR] Joel Mowbray est reporter au National Review.

[RESUME] 15 des 19 terroristes qui ont attaqué les États-Unis le 11 septembre n’aurait pas dû obtenir de visas pour y entrer si les lois fédérales avaient été appliquées.
Sur ces 15 hommes, 14 sont originaires d’Arabie saoudite, pays où l’ambassade américaine est fière d’annoncer qu’elle ne rejette que 3 % des demandes de visas, pour une moyenne mondiale de 25 %. Il est criminel de laisser tant de personnes venant d’un pays d’où sont issus les hommes qui ont attaqué les États-Unis, immigrer sans plus de vérification.
Il est nécessaire de réviser les lois de l’immigration américaine pour défendre les USA et le département d’État doit enfin appliquer strictement ces règles.

« Le débat sur la guerre »

The War Debate, par John W. Warner
The War Debate, par Robert C. Byrd
Los Angeles Times (États-Unis)

[CONTEXTE]Ce débat dans les pages du Los Angeles Times a opposé Robert C. Byrd à John W. Warner sur la question de la guerre en Irak et des pouvoirs à accorder à George W. Bush pour la conduire.

La tribune de Robert C. Byrd

[AUTEUR] Robert C. Byrd est sénateur démocrate de Virginie occidentale.

[RESUME] La constitution des États-Unis est très claire sur les déclarations de guerre : seul le Congrès peut les déclarer.
Si le texte présentant la nouvelle doctrine du président Bush est accepté, cela donnera à un même homme le pouvoir de déclencher les guerres et de les diriger. La doctrine des frappes préventives donnera des États-Unis l’image d’un État voyou, frappant n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, sans souci de la légalité internationale.
Prendre une telle décision est un acte grave, mais les partisans de ce texte veulent le voter avant les élections. Pourquoi tant de précipitation ? Pourquoi vouloir le faire à tout prix avant les élections ? La campagne électorale devrait permettre d’éclairer les citoyens sur les différentes positions et leur permettre de choisir leurs élus en connaissance de cause.

La tribune de John W. Warner

[AUTEUR] John W. Warner est sénateur républicain de Virginie.

[RESUME] Saddam Hussein est un homme dangereux et les États-Unis ont pris l’engagement devant la communauté internationale qu’ils feraient tout pour l’empêcher de nuire.
Pour convaincre les dirigeants des pays étrangers de nous suivre dans ce combat, les États-Unis ne doivent parler que d’une seule voix et le Congrès doit être uni derrière le président. Si le Congrès soutient George W. Bush c’est parce que la sécurité du pays et ses intérêts vitaux sont en danger.
Ce que le Congrès va faire en adoptant ce texte, c’est donner la possibilité au président de frapper si, et seulement si, cela est nécessaire. Une telle intervention militaire présente bien sûr des risques, mais ne rien faire est encore plus dangereux.
Il faut bien sûr passer par l’ONU, mais si la diplomatie échoue, il faudra prendre ses responsabilités et attaquer. Il faut agir vite car pendant que nous débattons, Saddam Hussein accroît son stock d’armes.

« Le voile des mots »

Veil of Words
Washington Post (États-Unis)

[AUTEUR] Marcelo Lòpez Bañobre est président par intérim de la Cuban Commission for Human Rights and National Reconciliation. Il vit toujours à La Havane.

[RESUME] Les derniers messages de Jimmy Carter, soutenant le projet Varela, et de Vaclav Havel, entendu à Cuba, ont tranché avec le discours habituel diffusé par le Parti communiste cubain. Ces messages fustigeaient le langage communiste habituel et appelaient à un changement salutaire du régime dictatorial cubain.
Dans le même temps, le régime cubain se durcit au niveau économique. Les tickets de rationnement existent toujours, mais ce n’est plus le cas des tickets pour l’habillement.
Les vêtements ne peuvent plus être acheté qu’en dollar US et une paire de chaussure vaut plus chère qu’un mois de salaire à Cuba. Les habitants ont pris l’habitude de se faire aider par les émigrés qui apportent des vêtements lors de leurs voyages.
Mais maintenant, une nouvelle législation limite fortement le poids des bagages des personnes quittant ou entrant sur le sol cubain et taxe très sévèrement tout excédent de bagage. Cela ressemble à du racket fait sur le dos de la misère des habitants.