Après une rencontre avec le Premier ministre palestinien, Ahmed Qureih, le chef du Hamas, le cheikh Ahmed Yassin, a annoncé, mercredi 19 novembre 2003, qu’il n’envisageait pas de donner son accord à un nouveau cessez-le-feu tant que ne lui auront pas été présentées les mesures qu’Israël se propose de mettre en place en échange.
Selon lui, « quiconque veut parler d’un cessez-le-feu (…) doit discuter avec Israël et obtenir des garanties et des promesses. Après cela, il pourra revenir nous voir, nous discuterons des résultats de ses contacts et nous verrons si les Palestiniens sont prêts à les accepter, notamment au regard de leurs exigences de voir cesser l’occupation et les colonies. Je ne vois pas les Israéliens disposés à donner des garanties ; toutes leurs démarches sont des démarches tactiques ».
Yassin a également demandé à Ahmed Qureih de résoudre des problèmes internes à l’Autorité palestinienne, notamment « le problème des collaborateurs » et la fin du gel des comptes bancaires des associations de charité liées au Hamas.
Les véritables négociations doivent s’ouvrir à partir du 2 décembre, au Caire, sous l’égide des négociateurs égyptiens.
L’analyse proposée de ces déclarations est ambivalente : certains y voient l’imposition par le Hamas de conditions assez contraignantes pour l’obtention d’une trêve (hudna). D’autres considèrent que Yassin pose délibérément des conditions qu’Ahmed Qureih ne pourra pas accepter.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Yassin ups the cease-fire stakes », par Arnon Regular, Ha’aretz, 21 novembre 2003.