Jean-Marie Le Pen, qui espérait emporter la présidence de la région PACA, ne pourra pas se présenter aux prochaines élections régionales. Sa domiciliation fiscale lui fait défaut, alors qu’il croyait s’être acquitté de cette formalité classique. Il aurait été victime d’une manœuvre d’un de ses proches, vengeant ainsi les purges successives au sein du Front national. Nous publions la décision de rejet des services fiscaux.
La candidature de Jean-Marie Le Pen comme tête de liste du Front national (FN) aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d’azur (PACA) n’a pas été validée. Le président du FN n’a pas été en mesure de produire l’attestation de domiciliation fiscale requise par la loi.
Nous reproduisons en exclusivité la lettre des services fiscaux rejetant la demande d’attestation de domiciliation du président du Front national dans les Alpes-Maritimes. Il apparaît que la Direction des services fiscaux des Alpes-Maritimes agit en totale neutralité et que les responsables locaux du Front national découvrent le problème.
La domiciliation fiscale est pourtant la première démarche réalisée par tout citoyen qui se destine à être candidat à une élection. Ce manquement à une règle électorale aussi élémentaire a conduit le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin à s’interroger sur le jeu de M. Le Pen, lors d’une intervention sur Radio J, mercredi 18 février 2004. Mais, selon nos informations, Jean-Marie Le Pen avait bien l’intention de se présenter en PACA et croyait remplir les conditions légales. La responsabilité de ce problème incombait à son directeur de campagne, Jean-François Touzé. On s’interroge aujourd’hui sur le rôle de celui-ci, d’autant qu’il avait « trahi » M. Le Pen en 1989 (lire ci-dessous).
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Jean-François Touzé, directeur de campagne de Jean-Marie Le Pen
Né à Boulogne (France), le 25 avril 1953, Jean-François Touzé a conduit une carrière erratique à l’extrême droite. Il milite au Front national dans les années 80 et en devient un des cadres permanents. Mais il rompt avec Jean-Marie Le Pen, en 1989, pour créer sa propre formation politique, l’Alliance populaire, puis le Parti national républicain. Finalement, il rejoint le Centre national des indépendants (CNI), dont il devient vice-président. Lors de la scission FN-MNR, il hésite à rejoindre Bruno Mégret, pour finalement s’intégrer à La Droite de Charles Million. Soucieux de rassembler ses troupes, Jean-Marie Le Pen accepte, fin 1999, sa réintégration au Front national, puis lui confie la direction de sa campagne en PACA. M. Touzé omet alors de vérifier la domiciliation fiscale du candidat.
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