L’Espagne a un nouveau gouvernement, socialiste et violemment opposé à la guerre. José Luis Zapatero est un homme de gauche de la vieille école, extrêmement anti-américain, alors que le Parti populaire avait formé le gouvernement le plus pro-américain de toute l’histoire de l’Espagne. José-Maria Aznar était un allié de George W. Bush autant que l’est Tony Blair. Il avait compris que c’était dans les relations transatlantiques qu’on pouvait trouver un moyen de restaurer le poids de l’Espagne face à l’emprise étouffante de la France. Il croyait également à la guerre au terrorisme et concevait les opérations en Irak comme une bataille dans cette guerre.
On ignore encore quel sera l’impact de la victoire socialiste. Les socialistes ont accusé le gouvernement d’être responsable des attentats en raison de leur engagement en Irak et ils ont exprimé plus de colère contre les États-Unis que contre les responsables des attentats. M. Zapatero, le Neville Chamberlain espagnol, a décidé de retirer les troupes d’Irak, récompensant ainsi les terroristes, et a appelé George W. Bush et Tony Blair à l’autocritique. M. Zapatero est si extrémiste que la gauche européenne ne le soutient pas. Ainsi, c’est M. Mariano Rajoy du Parti populaire que Tony Blair a reçu pendant la campagne, pas lui.
M. Zapatero veut ramener l’Espagne dans le giron d’une France qui infantilise le pays et dont elle sera le Sancho Panza. L’Espagne et les États-Unis vont souffrir de « l’effet Zapatero » et déjà, le nouveau gouvernement espagnol prie pour une victoire de John Kerry.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« Neville Chamberlain, en Español », par Ramon Perez-Maura, Wall Street Journal, 20 mars 2004.