Ariel Sharon n’est pas le seul à vouloir que son plan de désengagement fonctionne. Beaucoup de Palestiniens voudraient un retrait des troupes de Gaza et un démantèlement des colonies juives, mais un tel plan nécessite un volet politique et économique. Aujourd’hui, le plan Sharon ne traite que de sécurité. On dit aux Palestiniens qu’il offre une chance de relance des négociations, mais la grande majorité de la population ne pense pas que la paix soit possible avec le gouvernement Sharon.
Il est impossible de les convaincre du contraire et ce d’autant plus que Sharon lui-même et son conseiller Dov Weisglass affirment ouvertement que leur plan vise à geler le processus de paix et à détourner le soutien international à l’initiative de Genève. Pour que le désengagement soit un succès, il faut la reprise des négociations sur le terrain politique et économique. Il ne sera pas facile d’abandonner l’unilatéralisme, mais le désengagement doit amorcer une réouverture des négociations.
Qu’on approuve ou pas l’initiative de Genève, elle a montré que la paix par la négociation est possible.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« A recipe for losing another peace chance », par Qaddoura Fares, Ha’aretz, 27 octobre 2004.