D’après une source diplomatique anonyme citée par le Jerusalem Post, les États-Unis vont déduire 289,5 millions de dollars du prochain montant de garanties bancaires qu’ils doivent fournir à Israël et qui s’élèvent à 1,4 milliards de dollars.
Les officiels palestiniens ont accueilli très favorablement cette sanction, mais l’ont tout de même qualifié d’insuffisante pour contraindre Israël à cesser la construction du mur de séparation et de nouvelles colonies. « Nous voulons que les États-uniens prennent des mesures pour mettre un terme aux colonies et au mur, afin de donner une chance à la paix », a déclaré le ministre palestinien, Saeb Erekat, qui a ajouté : « Je ne suis pas sûr que cette mesure, comme message, puisse dissuader Israël ».
Zalman Shoval, un proche conseiller du Premier ministre israélien Ariel Sharon, a confirmé qu’Israël a l’intention de poursuivre la construction du mur. Aucune réduction de prêts ne devrait selon lui y être liée, car « il s’agit d’une question de sécurité », mais « Israël est prêt à donner de l’argent lorsque le but est de défendre la vie de ses habitants ».
La réduction correspond à une évaluation des dépenses israéliennes annuelles pour les colonies de Cisjordanie et de Gaza. En revanche, selon un diplomate anonyme cité par le Jerusalem Post, aucune réduction ne devrait être effectuée en rapport avec la construction de la « clôture de sécurité ».
Des déductions similaires devraient être décidées au cours des deux prochaines années, puisqu’elles concernent l’attribution sur trois ans, de 9 milliards de dollars en garantie bancaire, accordé à Israël pour son aide dans la préparation de la guerre d’Irak. Les réductions ne concernent donc pas l’aide globale fournie par Washington à Tel-Aviv, qui reste intacte. Selon des officiels israéliens, la mesure est donc négligeable.
La décision a été prise au cours d’une réunion qui s’est tenue, mardi 25 novembre 2003, entre la conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, et l’émissaire du Premier ministre israélien, Dov Weisglass. Étaient également présents l’ambassadeur israélien à Washington, Danny Ayalon, et le conseiller en politique étrangère d’Ariel Sharon, Shalom Turjeman. Du côté états-unien, on retrouvait le représentant du Conseil de sécurité nationale chargé du Proche-Orient, Elliot Abrams, le sous-secrétaire d’État chargé du Proche-Orient, William Burns, et l’émissaire états-unien pour la région, John Wolf.
Au cours de cette réunion, les officiels états-uniens ont demandé à Israël de clarifier sa position sur les avant-postes illégaux. Dov Weisglass a assuré Condoleeza Rice que cette position n’avait pas changé, et qu’Israël ne tolèrerait pas l’expansion d’avant-postes non-autorisés, préalable à la colonisation, bien que les autorités n’aient pas encore commencé activement à les démanteler.
La semaine dernière, George W. Bush avait déclaré, dans un discours prononcé à Londres, qu’« Israël devrait geler la construction de colonies, démanteler les avant-postes illégaux, mettre un terme à l’humiliation quotidienne des Palestiniens et ne pas miner les négociations finales en construisant des murs et des clôtures ».
Le département d’État en a profité pour annoncer la visite de William Burns en Israël, ce week-end. Il s’agit de la première visite d’un officiel états-unien dans la région depuis plusieurs mois.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« US to cut $290m. from guarantees », par Janine Zacharia, Jerusalem Post, 26 novembre 2003.