Un humoriste français, Dieudonné, qui symbolise depuis une décennie la lutte contre l’intolérance et s’était présenté à des élections locales contre le Front national, est brusquement accusé d’antisémitisme et ostracisé. À ce propos, le professeur Jean Bricmont s’interroge, dans Le Courrier de Genève, sur la défense sélective de la liberté d’expression. Il dénonce la censure insidieuse qui permet aujourd’hui d’empêcher l’humoriste de donner ses spectacles et le public de penser. Au passage, il déplore le sketch controversé de Dieudonné mettant en scène un rabbin nazi, non qu’il conteste ce mode d’expression, mais parce que l’évocation du nazisme (comme celle de l’antisémitisme) est un mode de diabolisation ultime qui interdit tout débat.

L’ancien militant des Brigades rouges, Cesare Battisti, a été incarcéré en vue de son extradition. Comme 150 de ses camarades, il bénéficiait de l’asile français dans le cadre d’un règlement global des crimes commis pendant les " années de plomb " italiennes. Sous la pression des États-Unis, cet accord, et la garantie que la France avait apportée à son application, est aujourd’hui remis en cause dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et de la mise en place du mandat d’arrêt européen. Le Figaro, qui a accusé François Hollande de proximité avec le " terroriste ", lui ouvre ses colonnes. Le premier secrétaire du Parti socialiste indique ne pas se prononcer sur le fond des accusations, mais veiller au respect de la parole de la France.
Trois juristes de la Fondation Soros, James A. Goldston, Chidi Anselm Odinkalu et Jeremiah Smith Jr., se félicitent, dans l’International Herald Tribune, de la première plainte déposée par un chef d’État devant la Cour pénale internationale. Il s’agit en l’occurrence d’un procès intenté par le président ougandais, Yoweri Museveni, contre l’Armée de libération du Seigneur. Cependant, notent-ils, la crédibilité de la Cour dépend de sa capacité à juger aussi des exactions commises par l’armée régulière.

Judea Pearl, convaincu que l’assassinat de son fils Daniel est imputable à l’antisémitisme de fanatiques musulmans, a créé une fondation pour le rapprochement entre juifs et musulmans avec l’aide notamment d’Elie Wiesel et de George Soros. Deux ans après le drame, il présente son analyse de la situation et le bilan de son action dans le Jerusalem Post. Il reprend à son compte les théories de Daniel Pipes sur les " militants de l’islam " et assimile l’ensemble du monde musulman à la situation très particulière du Pakistan. Cette connaissance parcellaire de la réalité le conduit à accumuler les erreurs d’interprétation. Ainsi, il est persuadé qu ’aucun décret religieux (fatwa) n’a condamné les attentats du 11 septembre et que la plupart des musulmans s’en réjouissent peu ou prou.

Enfin, le journaliste Greg Chamberlain assure dans le Los Angeles Times que la crise haïtienne est imputable à l’embourgeoisement du président Aristide. Le prêtre des pauvres se serait trop bien intégré à la bourgeoisie mulâtre et aurait ainsi perdu sa légitimité. L’opposition ne vaudrait guère mieux et représenterait, elle aussi, les mêmes intérêts. Mais on ne comprend pas très bien, si une telle analyse se révélait exacte, pourquoi il faudrait donc chasser le président élu et le remplacer par des clones non-élus.