Ma cousine Rachel Corrie a été tuée en mars 2003, écrasée par un bulldozer de neuf tonnes conduit par un soldat israélien et son commandant alors qu’elle tentait d’empêcher la destruction d’une habitation palestinienne. Sa mort et les réponses, ou les absences de réponses, qui ont été apportées révèlent des vérités troublantes, immorales et criminelles sur la situation actuelle.
En effet, Rachel est morte en tentant d’empêcher la démolition d’un foyer dans le cadre d’une punition collective de l’armée israélienne contre des Palestiniens. Or cette pratique est formellement interdite par la quatrième Convention de Genève. Ce bulldozer avait été fourni par les États-Unis et payé avec l’argent des contribuables états-uniens. Compte tenu de l’utilisation militaire de ce bulldozer, cette aide militaire des États-Unis contrevient aux règles d’exportation d’armes des États-Unis.
L’auto-acquittement de l’armée israélienne dans cette affaire et le refus d’Israël de se soumettre à une enquête indépendante montrent que le gouvernement d’Ariel Sharon refuse la responsabilité de sa mort et la couardise de George W. Bush qui laisse une autre nation attaquer ses concitoyen et demeurer dans l’impunité. En outre, la mort de Rachel Corrie ne fut que la première attaque commise contre des citoyens étrangers dans les territoires. Trois autres personnes furent tuées, mais il n’y eut de procès que dans le cas de Tom Hurndall parce que le gouvernement britannique fit pression sur Israël.
Quand trois Américains furent tués, prétendument par des Palestiniens, le FBI mis 24 heures pour venir enquêter. Pourquoi la mort de Rachel n’a-t-elle pas entraîné d’enquête similaire ?

Source
International Herald Tribune (France)
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« A year of silence since Rachel Corrie died », par Elizabeth Corrie, International Herald Tribune, 5 mars 2004.