Dans les mois qui ont suivi le 11 septembre, l’administration Bush s’est interrogée sur la façon dont les lois de la guerre devraient s’appliquer aux terroristes. La question n’était pas simple car Al Qaïda n’est ni un État, ni un signataire des Conventions de Genève. Lorsque Donald Rumsfeld a demandé ce que nous pensions du sujet au Général Myers et à moi, nous avons rappelé notre attachement à la Convention de Genève et nous lui avons fait la réponse suivante :
La Convention de Genève est un bon traité à quelques détails près. Elle exige de ses signataires qu’ils traitent leurs prisonniers comme ils aimeraient que leurs soldats détenus soient traités. Les soldats états-uniens sont entraînés pour respecter ces impératifs et cet entraînement est une part essentielle de la culture militaire états-unienne. Cet élément facilite la coopération avec les autres pays. Les forces états-uniennes ont plus de chances de bénéficier de la protection de la Convention si elle est appliquée universellement et une position « pro-Convention » renforce les thèmes clés de la guerre au terrorisme.
En effet, l’essence de la Convention est la distinction entre civils et soldats et le terrorisme est répréhensible car il nie cette distinction. Les États-Unis ne sont pas tenus de donner le statut de prisonniers de guerre aux membres d’Al Qaïda et aux Talibans qui ne respectent pas les règles. Aussi, les États-Unis peuvent soutenir l’application universelle de la Convention de Genève et un traitement humain pour tous les prisonniers, mais comme les Talibans ne se distinguaient pas des civils, ils ne peuvent bénéficier du statut de prisonniers de guerre.
Les prisonniers militaires irakiens ont le statut de prisonniers de guerre et les abus commis contre eux ont été réalisés en violation des règles fixées par le Pentagone. Nous voulons que le monde sache que les États-Unis sont favorables à la Convention de Genève.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« Conventional Warfare », par Douglas Feith, Wall Street journal, 31 mai 2004.