La semaine dernière, les prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim dans les prisons israéliennes. Le service des prisons d’Israël a dû mettre 1500 terroristes potentielles sous assistance médicale et les services sanitaires ont pour ordre de les forcer à manger si leur état venait à se détériorer trop gravement. Cette décision bureaucratique va à l’encontre de la réaction initiale du ministre de la Sécurité intérieure Tzahi Hanegbi : « laissez-les mourir de faim ». Il a raison.
Le terme de « prisonnier de sécurité » qui les désigne est l’euphémisme pour nommer des meurtriers motivés par l’idéologie et dont l’emprisonnement vise à diminuer les dégâts potentiels pour Israël. Personne ne pense sérieusement qu’ils se repentiront un jour et les passages dans les prisons israéliennes sont même souvent des périodes d’endoctrinement. La plupart de ceux qui sont libérés sont ré-emprisonnés plus tard pour meurtre. Pourquoi les empêcher de mourir ? Empêcher qu’ils commettent des attentats-suicide facilitera au contraire la résolution du conflit israélo-palestinien.
Israël est certes responsable de leur santé, mais s’ils ne veulent pas se soigner et qu’ils utilisent leur santé comme une arme contre les juifs, Israël n’a pas d’obligation morale à les empêcher de mourir. Au contraire, si on ne les empêche pas de faire leur grève de la faim, beaucoup iront moins loin que s’ils pensent qu’ils seront soignés. En refusant de céder dans un cas similaire, Thatcher était parvenue à entamer un processus qui a conduit les républicains irlandais à la table des négociations. Israël doit rester ferme.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Let them starve », par Efraim Inbar, Jerusalem Post, 22 août 2004.