Il y a deux réalités concernant le Darfour : on y compte de très nombreuses violations des Droits de l’homme et l’aide arrive trop tard et de façon insuffisante. Ces deux réalités doivent être prises en compte par le gouvernement soudanais, les groupes d’opposition armés et les acteurs humanitaires. De son côté, le Comité international de la Croix-rouge (CICR) doit s’assurer que toutes les parties respectent le droit international. Le CICR porte déjà assistance à 300 000 réfugiés. Cela compte pour les populations civiles, mais ce n’est pas assez.
Il faut une action politique pour briser le cycle de la violence et des déplacements de population. L’impact de la guerre a déjà été dévastateur pour les civils alors même que Khartoum niait l’existence du problème en affirmant qu’il n’y avait au Darfour que des combats tribaux. On ignore encore combien de morts a connu la région, mais les conditions même du conflit laissent les populations dans des situations de misère abjectes. Les règles élémentaires de la guerre ont été violées et les viols de masse sont fréquents, les plus faibles sont des cibles prioritaires. Cela doit cesser.
Le gouvernement soudanais a le devoir de protéger sa population et la communauté internationale a le devoir de faire respecter la loi internationale. Les gouvernements doivent reconnaître que l’action humanitaire n’est pas un substitut à l’action politique pour protéger les populations civiles.

Source
International Herald Tribune (France)
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« Too little, too late for the victims of Darfur », Jakob Kellenberger, International Herald Tribune, 30 août 2004.