L’interdiction faite à Robert Mugabe d’assister au prochain sommet du Commonwealth renforce la puissance morale de cette organisation et la volonté de changement au Zimbabwe tout en diminuant la légitimité du président. Cette décision a été prise suite aux pressions du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et d’autres nations du Pacifique. Elle désavoue Thabo Mbeki qui défendait le président zimbabwéen.
Cette interdiction est liée à la tournure autocratique qu’a pris le régime depuis 1998. Mugabe est devenu de plus en plus corrompu et capricieux. Il a envoyé 11 000 hommes au Congo et a provoqué la famine dans son pays avec sa réforme agraire. Aujourd’hui, la situation économique du pays est catastrophique et le sida y fait des ravages. Dans le même temps, Mugabe s’est attaqué aux instances démocratiques et à la presse libre.
Le changement de régime dans ce pays pourrait pourtant être facile avec un effort africain et international. Encore faut-il que George W. Bush et Colin Powell fassent pression sur Mbeki pour qu’il abandonne Mugabe, ce qu’il se refuse à faire pour l’instant.

Source
Christian Science Monitor (États-Unis)

« Commonwealth snub of Mugabe a good start on regime change », par Robert I. Rotberg, , Christian Science Monitor, 4 décembre 2003.