Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) a finalement rendu sa décision sur le dossier du nucléaire iranien en adoptant, mercredi 26 novembre 2003, une résolution plutôt favorable à Téhéran. En effet, le texte de cette résolution reproche à l’Iran son manque de transparence passé sur son programme nucléaire, mais sans traduire Téhéran devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ni ouvrir la voie à des sanctions internationales. La résolution précise cependant que « si de nouveaux manquements iraniens devaient être découverts, le Conseil des gouverneurs se réunirait immédiatement pour examiner, au vu des circonstances et sur avis du directeur général, toutes les options à sa disposition », dont une saisine du Conseil de sécurité. Mais celle-ci ne serait donc pas automatique.
Le secrétaire d’État états-Unien, Colin Powell, a « chaleureusement remercié » ses homologues européens pour le compromis réalisé, et s’est déclaré « très satisfait » du projet de texte.
Le représentant de l’Iran auprès de l’AIEA, Ali-Akbar Salehi, a déclaré que l’Iran respectera son engagement sur la non-prolifération des armes nucléaires et reste disposé à régler avec l’agence les points laissés en suspens sur son programme nucléaire. Selon lui, la rédaction finale de la résolution concrétise l’échec de ceux qui ont essayé sans relâche de faire du programme nucléaire iranien une crise internationale. Il a ajouté que, si les restrictions que subit l’Iran pour l’accès à des technologies nucléaires pacifiques étaient imposées à d’autres puissances nucléaires, peu d’entre elles continueraient à respecter leur obligation de transparence.
Pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Hamid-Reza Asefi, cette résolution est une nouvelle preuve de la nature pacifique des activités nucléaires de l’Iran. Il a ajouté que « la résolution de l’AIEA sur l’Iran prouve également que l’Iran mène son projet nucléaire de manière transparente, et est honnête lorsqu’elle rend compte de son avancement à l’agence de surveillance de l’ONU ». Selon lui, « les événements de ces derniers jours peuvent être résumés comme une défaite des efforts unilatéraux effectués sur la base de la défense des intérêts d’Israël, ainsi que comme la réussite d’une coopération multilatérale dans le domaine politique, fondée sur un dialogue sensé et sur une sagesse partagée ».

Source
IRNA (Iran)
L’IRNA est l’agence de presse officielle de la République islamique d’Iran. Elle publie, sous forme de dépêches, une fidèle retranscription des débats qui traversent le pouvoir national, ainsi qu’un compte rendu détaillé de son action diplomatique.

« Nucléaire : l’AIEA blâme l’Iran mais ne saisit pas l’Onu », AFP, 26 novembre 2003. « Salehi : Iran remains committed to nuclear arms non-proliferation », IRNA, 26 novembre 2003. « Asefi : IAEA resolution proves peaceful nature of Iran`s activities », IRNA, 26 novembre 2003.