Seul homme politique d’envergure autorisé à s’exprimer à la Commission centrale du Likoud, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a révélé, lundi 5 janvier 2004 au soir, le détail de sa politique à venir.
Ariel Sharon a réaffirmé qu’il allait mettre en œuvre le plan de désengagement dévoilé il y a trois semaines, et demander aux colons de respecter la loi. Il a ensuite clairement affirmé qu’il portait la responsabilité de la conduite des affaires du pays, et que, même s’il écouterait les opinions des Likoudnik, il resterait le seul à décider et à fixer les objectifs politiques.
Il n’a en revanche fait aucune mention d’une éventuelle discussion (pour approbation) de ses plans de démantèlement des colonies devant les membres de la Convention, et a déclaré : « Le Premier ministre est le seul qui peut décider, en fin de compte ».
Mais il a assuré à la Convention que « nous n’avons pas mené ni ne mènerons de négociations sous le feu ennemi. Nous ne récompenserons pas le terrorisme. Nous ne nous rendrons pas devant la pression de nos ennemis politiques qui ont accepté la position arabe presque entièrement. (…) Si une nouvelle Autorité palestinienne est établie, libérée du terrorisme (…), le gouvernement israélien dirigé par le Likoud sera prêt à faire son possible pour permettre l’établissement d’un État palestinien indépendant, d’abord dans des frontières temporaires et éventuellement dans le cadre d’un accord permanent. Il est clair que, selon cet accord, nous devrons abandonner certaines des colonies juives ».
Ses propos ont suscité une opposition bruyante, principalement de la part des colons.
Concernant le désengagement, Ariel Sharon a déclaré que, si Israël constate qu’il n’a pas de partenaire pour la paix d’ici quelques mois, « nous devrons agir seuls, avec une coordination maximum avec nos alliés, au premier rang desquels les États-Unis, afin que nous puissons assurer aux Israéliens une sécurité maximum. (…) Nous tracerons une ligne de sécurité à partir de laquelle nous empêcherons tout passage à l’intérieur de notre territoire. L’armée israélienne et les colonies se réaligneront en accord avec cette ligne de sécurité et certaines colonies seront démantelées. (…) Un accord serait préférable à une mesure unilatérale » .

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« I make the decisions, PM tells Likud convention », par Mazal Mualem, Ha’aretz, 6 janvier 2004.