La laïcité constitue l’un des fondements du pacte républicain. Après des années de tensions, parfois violentes et de conflits entre la République et les cultes, le principe de laïcité fait aujourd’hui l’objet d’un large consensus. Le HCI souligne l’importance qui s’attache à la préservation de ce consensus qui résulte de l’équilibre trouvé entre l’affirmation des libertés individuelles, et notamment la liberté religieuse, et la nécessité d’une stricte neutralité de l’Etat.

Mais cet équilibre est fragile. Il implique un réexamen permanent des fondements sur lesquels il repose. La laïcité n’est pas une notion dont le contenu se serait figé, il y a un siècle : elle se nourrit des évolutions de la société, des attentes du corps social comme des exigences de l’Etat de droit. C’est à ce titre que les questions que pose la réception de l’Islam, religion nouvelle et minoritaire sur le territoire français, sont autant d’occasions de redéfinir la portée et de contribuer à l’enrichissement du principe de laïcité. Mais l’insertion de l’Islam dans la société française suppose également que les musulmans assument sans réserve les exigences qui découlent du principe de laïcité.

Les conditions paraissent aujourd’hui réunies pour que se développent entre la République et l’Islam des relations apaisées qui puissent se nourrir de l’héritage d’un passé enfin assumé et des fruits d’une intégration en marche, dans le respect de l’égalité et la fraternité républicaines.


Source : Haut Conseil à l’intégration (France).