Abdulmajid Attar, ancien Pdg de la compagnie nationale algérienne des pétroles, la Sonatrach, répond aux diffamations dont il fait l’objet. Selon le quotidien irakien Al-Mada, il aurait été corrompu par Saddam Hussein et rémunéré en barils de pétrole. Pour sa défense, il prie les lecteurs de Dar Al-Hayat de se reporter à notre enquête « L’intox des barils irakiens ». Il ajoute que le total des cadeaux imputés au tyran de Bagdad atteint le chiffre extravagant de 4 milliards de barils sur trois ans alors que la production irakienne, contrôlée par l’ONU, était inférieure au milliard de barils annuel.

L’accusation de « conspirationnisme », qui servait à exclure du débat politique toute contestation évoquant des manœuvres politiciennes concertées, mais non-publiques, semble de moins en moins opérante. Trois parlementaires républicains, Sam Johnson, Mark Kirk et Steve Pearce, la brandissent encore dans le Washington Times pour enjoindre le candidat démocrate John Kerry de tenir sa langue. En effet ses trois principaux rivaux ont déjà abandonné le « politiquement correct » pour le « complotisme » et n’ont pas hésité à dire tout haut que la guerre d’Irak servait des intérêts pétroliers privés ou que le président Bush a sciemment laissé perpétrer les attentats du 11 septembre.
Sydney Blumenthal, ancien membre du Conseil de sécurité nationale, relève dans The Age que la CIA n’a pas démérité dans l’affaire des « armes de destruction massive » irakiennes. Les renseignements de base étaient exacts. C’est le document final, retoqué pour des raisons politiques, qui était faux. En réalité, l’intox provient du Bureau des plans spéciaux du Pentagone, et de lui seul. Powell, qui voit le vent tourner, a commencé à dire qu’il se serait opposé à la guerre s’il avait eu les bonnes informations. Il amorce probablement le sauve-qui-peut général de ceux qui ne veulent pas couler avec les néo-conservateurs.
L’ancien inspecteur de l’ONU, Scott Ritter, remarque dans l’International Herald Tribune que tout le monde ne s’est pas trompé sur ce sujet. Rolf Ekeus, Hans Blix, Greg Theilmann et lui-même se sont maintes fois exprimés avant la guerre pour dénoncer cette intoxication. Mais ils n’ont pas été écoutés parce que rarement relayés par la presse.

Le ministre de la Justice du Canada, Irwin Cotler, dresse le catalogue du nouvel anti-judaïsme dans le Jerusalem Post. Cela va des antisionistes qui remettent en cause la nature juive de l’État d’Israël aux catholiques qui croient remplacer les juifs dans la faveur divine. La finalité de cet inventaire est de prouver l’impossibilité pour les juifs de vivre en Europe et de les inviter à émigrer en Israël. M. Cotler fut administrateur de l’Institut de planification de la politique du peuple juif, crée par l’Agence juive en charge de l’immigration en Israël.

Enfin, dans Le Monde, l’ancien ministre Alain Madelin s’insurge contre la loi sur les signes religieux ostensibles. Elle n’est pas nécessaire puisque les conflits sont marginaux et que le dispositif réglementaire actuel est suffisant. Malgré sa formulation, il s’agit d’une loi exclusivement destinée à réprimer le port du voile islamique. Elle risque donc de créer un fossé entre les musulmans et le reste de la population. Sur ce sujet, M. Madelin a donc choisi de défendre le libéralisme politique dont il se réclame plutôt que les intérêts états-uniens auxquels il est lié qui, eux, poussent au clash des civilisations.