Il y a trois semaines, Le Monde publiait une tribune d’un des théoriciens de la Guerre des civilisations, Francis Fukuyama, accusant la France de déterminer sa politique étrangère sous la pression de sa communauté musulmane. Le politologue Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, est le premier intellectuel français à lui répondre dans le même quotidien. Il souligne que cette imputation ne résiste pas à l’analyse des faits et que la politique arabe de la France est constante depuis la Guerre des six jours.

Malgré les investissements du gouvernement Sharon en relations publiques, rares sont les commentateurs qui se risquent à cautionner en l’état « le mur » dont la Cour internationale de Justice de La Haye examine la légalité.
Marouf Zahran, maire d’une ville palestinienne de Cisjordanie, témoigne dans le Guardian des conséquences pratiques de cette construction : d’abord, l’impossibilité de cultiver les terres et de commercer, puis la chute des impôts locaux et l’impossibilité d’assurer les charges publiques notamment l’électricité.
Le négociateur palestinien Saeb Erekat souligne dans l’International Herald Tribune que l’avis de la Cour internationale de Justice clarifiera le droit et facilitera une solution du conflit si les grandes puissances le prennent en compte. A contrario, elle manifestera l’impasse et fera surgir la violence si elle est ignorée.
Enfin, le philosophe Noam Chomsky décide de désigner les choses par leur nom. Il décrit l’édification du mur comme une adaptation locale de la politique des Bantoustans conduite jadis par le gouvernement d’apartheid en Afrique du Sud. Il stigmatise aussi, dans le New York Times, le soutien indéfectible de Washington à cette politique.
De son côté, dans le Jerusalem Post, l’ancien porte-parole de l’armée israélienne, Nachman Shaï, rectifie le tir. Tout en défendant le principe du mur de séparation, il estime que le tracés actuel pose problème et qu’il faut en changer les contours. Il ne va pas cependant jusqu’à affirmer que la séparation devrait se faire en suivant la ligne verte, c’est-à-dire la frontière en vigueur de 1949 à 1967, frontière souvent présentée par les militaires comme indéfendable, et reste flou sur les modification à apporter.

Le néo-conservateur Joshua Muravchik dénonce les positions en matière internationale de John Kerry dans le Washington Post. Le vétéran de la guerre du Vietnam serait en fait le candidat le plus pacifiste depuis George McGovern. Il serait donc incapable de protéger les États-Unis face au péril terroriste.

L’éditorialiste Barbara Amiel, épouse de Lord Black, prend la défense de La Passion du Christ selon Mel Gibson dans le Daily Telegraph. En tant que journaliste juive, elle met en cause l’interprétation qu’en font l’American Jewish Congress et l’Anti-Defamation League et se range aux côtés des chrétiens fondamentalistes.