Christopher DeMuth, président de l’American Enterprise Institute, s’adonne au difficile exercice, en période électorale, de justifier le bilan ultra-étatiste d’un président qui se présente comme le champion de la dérégulation. Aussi assure-t-il dans le Wall Street Journal que cette parenthèse étatiste était une réponse momentanée et nécessaire au 11 septembre, et que le prochain mandat sera, enfin, celui de la dérégulation annoncée. Cette contorsion intellectuelle ne parvient pas à masquer la réalité du régime : le développement d’un totalitarisme étatique.

Robert Kagan agite dans le Washington Post le spectre du départ d’Irak. Engagés dans ce conflit, les Etats-Unis ne peuvent plus se retirer sans livrer le pays au chaos et perdre leur crédibilité. L’animateur du projet pour un nouveau siècle américain se trouve en fait face au dilemme politique du Vietnam : choisir entre la fuite en arrière et la fuite en avant.
Le chroniqueur militaire du Los Angeles Times, William M. Arkin, souligne le caractère moralement inacceptable et politiquement contre-productif de la censure des photographies de GI’s morts en Afghanistan et en Irak. Ceux qui ont donné leur vie ont droit aux honneurs et l’on ne peut conduire une guerre sans en assumer le prix.
Le Washington Times publie deux points de vue contradictoires à propos de l’éventuelle intégration des ba’asistes dans la nouvelle administration irakienne. Bien que proche d’Ahmed Chalabi, Andrew Apostolou soutient cette nouvelle politique ; tandis que le journaliste Joel Mowbray, bien que néo-conservateur, s’y oppose. Au premier abord, chacun joue donc à front renversé. Mais en réalité, ils sont tous deux sur leurs positions logiques car ils ne traitent pas de la réhabilitation des dirigeants politiques du Ba’as, mais de celle des cadres de la répression. L’ambassadeur John Negroponte aura besoin de tortionnaires expérimentés pour mener sa guerre de basse intensité contre les Irakiens, mais il n’a que faire de politiciens laïques et socialistes. Encore devra-t-il faire exécuter ses bases œuvres en tenant compte des origines de ses hommes de main pour ne pas risquer de rébellion.

Dans Le Figaro, Élisabeth Schemla, directrice de Proche-Orient.info, inquiète de l’alarmisme des Likoudniks invitant les juifs de France à fuir l’antisémitisme, tente de redéfinir les limites de sa propre dénonciation du danger. Cependant, cette recherche de la juste mesure trouve sa limite dans l’amalgame rhétorique entre antisémitisme et anti-sionisme.

Enfin, Christian Ferrazino, maire de Genève, et Abdoulaye Wade, président du Sénégal, annoncent dans Le Monde la création d’un Fonds de solidarité numérique par lequel des collectivités locales du Nord vont financer l’équipement informatique de collectivités du Sud.