Lundi après midi, une manifestation de douzaines d’opposants à Hugo Chavez a été attaquée par des partisans du président. Des membres des Cercles bolivariens, financés par le gouvernement, ont ouvert le feu sur la foule, blessant gravement un député d’opposition, tuant une femme de 61 ans et blessant huit autres personnes dont ma mère, citoyenne britannique venue voir sa mère de 80 ans au Venezuela. Des évènements similaires avaient eu lieu il y a trois ans et filmés sans pourtant qu’aucun des responsables ne soient condamnés. Je n’étais pas dans la manifestation de lundi car j’étais en train de porter plainte car mon nom avait mystérieusement disparu des listes électorales, ce qui m’avait empêché de voter.
Depuis que le colonel Chavez a pris le pouvoir en 1999, tous les aspects de l’existence ont empiré et les seuls qui n’ont pas à en souffrir sont les dirigeants du parti au pouvoir. La pauvreté empire et on constate maintenant de la malnutrition. Les libertés civiles sont réduites et le Venezuela s’est détaché de son allié le plus proche : les États-Unis. Après avoir tout fait pour empêcher le référendum révocatoire, Chavez a trafiqué les listes électorales en envoyant ses opposants voter dans des lieux inaccessibles, en les éliminant des listes électorales et en naturalisant un demi-million d’immigrés clandestins. Les ambassades vénézuéliennes dans le monde furent mystérieusement à court de passeport, empêchant les expatriés de revenir voter.
Aujourd’hui, les résultats des élections annoncent une victoire de Chavez à 58 % sans véritable vérification du vote et malgré les protestations de deux des cinq membres du conseil électoral. Jimmy Carter n’a fait qu’observer les résultats officiels avant de repartir pour fêter l’anniversaire de sa femme. Chavez a aujourd’hui tous les rennes du pouvoir et ses partisans tirent sur les opposants.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« The Price of Dissent in Venezuela », par Thor L. Halvorssen, Wall Street Journal, 19 août 2004.