La presse occidentale l’attendait avec impatience : le rapport annuel sur l’équilibre militaire mondial de l’International Institute for Strategic Studies de Londres vient d’être rendu public. On y apprend qu’Al Qaïda ayant perdu sa base afghane s’est dispersé dans le monde et a recruté partout des talents locaux. Le “ réseau des réseaux ” dispose désormais de 18 000 terroristes potentiels, implantés dans 60 pays, dont plus d’un millier en Irak. La direction centrale s’est renforcée et se concentre sur l’acquisition d’armes nucléaire. Ces informations alarmistes, créditées par des personnalités renommées, ont suscité un flot de commentaires sur les moyens à développer pour répondre à cette nouvelle menace.
Personne ne semble se souvenir que, le 9 septembre 2002, le même institut avait publié avec grand tapage un rapport attestant du stockage d’armes de destruction massive en Irak ; rapport qui fut considéré comme la confirmation par des “ experts indépendants ” des renseignements fournis par les services secrets anglo-saxons, et qui conduisit plusieurs États à participer à l’invasion de l’Irak. On a les experts que l’on mérite.