Nous avons tous suivi en direct ou en différé les festivités ayant marqué le 47e anniversaire de l’accession de l’ex-Congo Belge à son indépendance et à sa souveraineté nationale et internationale.
Nous avons écouté avec intérêt les différents discours prononcés en cette circonstance de la « Grande fête nationale » par les dirigeants élus démocratiquement qui incarnent actuellement les Institutions politiques nationales et provinciales de la Troisième République. Ces discours ont pratiquement tous tourné autour des causes endogènes et surtout exogènes qui ont étouffé dans l’œuf et bloqué la roue du programme du Gouvernement Lumumba qui s’était résolument engagé à faire bénéficier au peuple congolais les dividendes de ses riches ressources naturelles par le développement harmonieux de son beau et grand pays au cœur de l’Afrique. Ce fut hélas le contraire !
Ces discours du 30 juin ont aussi évoqué et souligné avec force et conviction les divers projets à réaliser à court, moyen et long termes dans le cadre des cinq chantiers prioritaires du Président Joseph Kabila Kabange pour son premier mandat 2006-2011. Le Gouvernement central sous la direction du Patriarche Antoine Gizenga en a fait, dans son programme 2007-2011 adopté par l’Assemblée nationale le 24 février, son cheval de bataille. Le peuple congolais jugera le savoir faire de ce gouvernement, pas par les discours-distraction – nous en avons eu des volumes magnifiquement bien présentés sous Mobutu – mais les premières réalisations de nature à renforcer la confiance que ce même peuple a placée en ses représentants dans les institutions ­politiques au service des intérêts supérieurs de la Nation. Nous voudrions à notre niveau en compatriote-observateur averti, énumérer les priorités qui constitueront les premières réalisations palpables que les autres compatriotes pourront compléter :

1. Débarrasser par tous les moyens possibles les provinces de l’Est de la Répu­blique ­démocratique du Congo de toutes les ­forces étrangères qui continuent à semer la désolation et à entretenir, à dessein, l’insécurité dans cette partie du pays. Les provinces de l’Est sont très riches en matières pre­mières stratégiques dont les grandes puissances ont toujours besoin.

2. Accélérer le brassage des forces armées, sans exception ni condition aucune, car tout soldat congolais digne de ce nom doit servir son pays partout où la hiérarchie militaire l’envoie. La République démocratique du Congo, devra disposer, dans moins de cinq ans, d’une armée et d’une police véritablement républicaines capables de défendre le territoire national et maintenir l’ordre public, sur le plan des effectifs, des équipements et de la formation. Les soldats congolais en temps de paix doivent participer à la reconstruction nationale. Pour ce faire, en plus de leur formation militaire, ils doivent œuvrer dans différents corps des métiers (génie, service médical, enseignement primaire, secondaire, professionnel et supérieur, agriculture vivrière et pérenne, hydraulique rurale, bref tous les travaux d’aménagement du territoire). ­Toujours dans le domaine militaire, il est nécessaire d’implanter à travers tout le pays des garnisons militaires là où il n’y en a pas, notamment à l’Est où n’importe qui peut librement entrer et sortir du pays sans être inquiété. Les localités comme notamment Bendera, Baraka, Minembwe, Plane de la Ruzizi Kalehe, ­Walikale, Masisi, ­Rubero Beni, Aru devraient être dotées d’unités des forces terrestres, aériennes et navales avec une flottille devant garantir la surveillance et partant la sécurité de toutes nos frontières.

3. Interdire formellement le survol des territoires des provinces de l’Est par les aéronefs étrangers qui viennent des pays voisins (notamment Rwanda, Burundi, Uganda) en toute liberté pour transporter nos minerais en dehors du pays à l’aide d’aérodromes construits dans les zones rurales. Ces minerais sont extraits du sol congolais par les réfugiés hutu rwandais et par les hommes de Laurent Nkundabatware Mihigo. ­Arrivés dans les pays voisins, ces minerais, notamment la cassitérite, l’or et le coltan (colombo-tantalite), sont vendus aux sociétés belges. Le gouvernement belge, champion donneur de leçons à la République démocratique du Congo devrait sanctionner ces entreprises dont la plupart sont déjà citées dans les rapports de l’ONU sur les pillages et les exploitations illégales des ressources naturelles du pays.

4. La restauration des routes nationales, régionales et provinciales telle qu’elle est déjà en cours par les Chinois et les techniciens congolais doit être maintenue et renforcée. Les gouvernements provinciaux devront s’y impliquer par l’engagement des cantonniers pour l’entretien permanent assurant la praticabilité des voies restaurées en toutes saisons. En outre, s’attaquer à l’achèvement de construction des routes nationales et des bâtiments publics dont les travaux furent arrêtés pour les causes bien connues.

5. Vous nous excuserez si nous parlons un peu plus de l’Est du pays. Vous devinerez sans doute pourquoi. En effet, dans un de nos écrits sur la création d’emplois, nous ­avions rappelé le 14 janvier que, dans le cadre de l’industrialisation de l’Est du Congo, il fut créé une organisation internationale appelée ASSINEZ (voir sur Internet cet article intitulé « Investissements et création d’emploi »). Cette institution avait élaboré une série de projets industriels. Nous nous réjouissons que la cimenterie de Kisangani dont le chef de l’Etat a inauguré la pose de la première pierre le 30 juin dernier, soit l’une de nombreuses industries qui auraient pu voir le jour dans les années 1980 déjà ! La cimenterie de Katana/Bukavu, avait repris la production, mais celle-ci fut arrêtée pour les raisons bien connues, entre autres faire écouler la production de la cimenterie du Rwanda au Kivu.

6. Le gouvernement vient d’annoncer la création d’un million d’emplois d’ici 2011 ; nous pensons quant à nous que si la paix et la sécurité sont rétablies dans l’Est de la République démocratique du Congo, les investisseurs nationaux et étrangers ouvriront de nombreuses entreprises, notamment de petites et moyennes tailles qui procureront beaucoup d’emplois et contribueront beaucoup dans l’élévation du niveau de vie de notre pays. Naturellement, l’Etat doit respecter l’application des mesures incitatives prévues par la loi portant sur le nouveau code des investissements d’une part, et d’autre part, les entreprises admises au bénéfice du code des investissements doivent s’acquitter des obligations qui sont les leurs vis-à-vis du gouvernement.

7. Le gouvernement doit prendre toutes les dispositions pour ne pas s’arrêter à la seule révision des 63 contrats miniers léonins dont les résultats sont impatiemment attendus. La commission ad hoc devra être chargée de la revisitation des autres contrats léonins tant dans les autres entreprises minières restantes que dans les autres secteurs économiques. Les rapports ­finaux des Conférences provinciales sur la reconstruction qui ont effectivement eu lieu au cours du premier semestre de l’année 1998, ont relevé d’une manière exhaustive, les listes de tous les contrats léonins. Tous ces rapports se trouvent en plusieurs exemplaires au ministère de l’Intérieur du gouvernement central si, entre-temps ils n’ont pas été détruits méchamment à dessein. En ce qui concerne la Province du Sud-Kivu, son rapport final se trouve heureusement sur internet.

Nous espérons qu’au cours de ce mois d’octobre, le peuple congolais qui a droit à la vraie information sur la marche du gouvernement, en sera publiquement fixé dans les tout prochains jours devant ses représentants au Parlement.
Pour permettre aux Congolais vivant à l’étranger de connaître comment évolue la situation dans leur patrie, le cabinet du Premier ministre et l’Assemblée nationale devront afficher ce bilan sur leurs sites internet. •