George W. Bush a conclu son discours annonçant sa victoire à l’élection présidentielle états-unienne par un « Dieu bénisse l’Amérique » qui lui aurait valu d’être jugé indigne du poste qu’il occupe par les eurodéputés. En effet, les États-Unis et l’Europe ne s’éloignent pas seulement l’un de l’autre sur les questions de politique étrangère et de sécurité, mais aussi sur les relations entre politique et éthique.
Alexander Hamilton était convaincu que la politique avait besoin de valeurs qu’elle ne pouvait pas produire par elle-même et qu’elle devait donc s’appuyer sur les Églises. Ces idées vont à l’opposée de celles de Rousseau qui ont inspiré le totalitarisme et le jacobinisme et qui restent vivaces en Europe. Dans les années 60, l’Amérique et l’Europe ont vécu une ère culturelle qui a affaiblit les valeurs morales pour préparer la jeunesse à un monde de demain où la responsabilité individuelle et le sacrifice personnel ne seraient plus nécessaires. Ce monde n’a jamais vu le jour, le communisme s’est effondré et au contraire, dans un monde aux ressources limitées, il faut toujours travailler dur. Pour nous soutenir, nous avons besoin de nos familles et des valeurs traditionnelles. Les Américains l’ont compris avant les Européens.
L’Amérique nous montre qu’une société libre et une économie moderne continuent d’avoir besoin de la religion.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« Of God and Men », par Rocco Buttiglione, Wall Street Journal, 10 novembre 2004.