Youssoufou Bamba (Côte d’Ivoire)
©UN Photo/Devra Berkowitz

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions antérieures, en particulier les résolutions 1980 (2011), 1975 (2011), 1968 (2011), 1967 (2011), 1962 (2010), 1951 (2010), 1942 (2010) et 1933 (2010), et les déclarations de son président relatives à la situation régnant en Côte d’Ivoire et dans la sous-région,

Rappelant les dispositions de coopération intermissions envisagées aux paragraphes 4 à 6 de sa résolution 1609 (2005) et au paragraphe 6 de sa résolution 1938 (2010), et rappelant également le paragraphe 1 de sa résolution 1968 (2011), les paragraphes 3 et 4 de sa résolution 1967 (2011) et le paragraphe 7 de sa résolution 1962 (2010),

Rappelant qu’il a l’intention d’envisager d’autoriser le Secrétaire général à transférer encore, temporairement et dans la mesure des besoins, des soldats de la Mission des Nations Unies au Libéria à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, et n’oubliant pas que la Mission des Nations Unies au Libéria doit avoir les moyens d’exécuter son mandat,

Rappelant la lettre du 11 mai 2011 (S/2011/297) dans laquelle le Secrétaire général a souligné le rôle essentiel que jouent les moyens transférés de la Mission des Nations Unies au Libéria à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire dans les conditions difficiles qui règnent actuellement en Côte d’Ivoire,

Rappelant la lettre du 9 mai 2011 (S/2011/295) dans laquelle le Secrétaire général a expliqué qu’il fallait reporter du 31 mai au 30 juin la parution de son rapport final et, par voie de conséquence, proroger techniquement au 31 juillet 2011 le mandat de la Mission, en raison du retard de déploiement de la mission d’évaluation en Côte d’Ivoire,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

1. Décide de proroger au 31 juillet 2011 le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire fixé dans ses résolutions 1975 (2011), 1962 (2010) et 1933 (2010) ;

2. Prie le Secrétaire général de lui présenter le rapport final visé aux paragraphes 18 et 19 de la résolution 1962 (2010) au plus tard le 30 juin 2011, et d’y faire figurer les constatations et recommandations issues de la mission d’évaluation déployée en Côte d’Ivoire qui concernent le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire ;

3. Décide d’autoriser le Secrétaire général, compte tenu du paragraphe 1 de la résolution 1968 (2011), des paragraphes 3 et 4 de la résolution 1967 (2011), du paragraphe 6 de la résolution 1962 (2010), de la résolution 1951 (2010) et des paragraphes 4 et 6 de la résolution 1609 (2005), à proroger jusqu’au 30 juin le redéploiement temporaire de trois compagnies d’infanterie, d’une unité aérienne composée de deux hélicoptères militaires de transport et de trois hélicoptères armés avec leurs équipages de la MINUL à l’ONUCI et prie le Secrétaire général de lui présenter d’ici au 15 juin 2011 une analyse actualisée des dispositions de coopération intermissions et des recommandations à ce sujet ;

4. Demande à cette fin le soutien des pays qui fournissent des contingents militaires et du personnel de police ;

5. Prie le Secrétaire général, comme suite au paragraphe 6 de la résolution 1980 (2011), de l’informer avant le 30 juin 2011, dans le rapport final visé au paragraphe 2 ci-dessus puis dans ses rapports ultérieurs sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire et la Mission des Nations Unies au Libéria, de l’évolution des événements, des mesures prises et des efforts réalisés dans le cadre de la coordination entre l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire et la Mission des Nations Unies au Libéria pour aider le Gouvernement ivoirien et le Gouvernement libérien à surveiller leur frontière et les régions voisines et de la façon dont les moyens transférés contribuent à ces activités en s’intéressant en particulier à tout mouvement transfrontière de combattants ou d’armes et, à cet égard, invite l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire et la Mission des Nations Unies au Libéria, agissant chacune dans la limite de ses attributions, de ses capacités et de sa zone de déploiement, à aider respectivement le Gouvernement ivoirien et le Gouvernement libérien à désarmer ensemble les personnes qui mettent en péril la réconciliation nationale et la consolidation de la paix ;

6. Décide de rester activement saisi de la question.

Procès-verbal de séance

Le Président M. Araud (France) : Si je n’entends pas d’objection, j’invite le représentant de la Côte d’Ivoire à participer à la présente séance en vertu de l’article 37 du règlement intérieur provisoire du Conseil.

Il en est ainsi décidé.

Le Conseil de sécurité va maintenant aborder l’examen de la question inscrite à son ordre du jour.

Les membres du Conseil sont saisis du document S/2011/299, qui contient le texte d’un projet de résolution déposé par la France et le Liban.

J’appelle également l’attention des membres du Conseil sur les documents S/2011/297 et S/2011/295, qui contiennent des lettres du Secrétaire général, datées du 11 mai 2011 et du 9 mai 2011, respectivement.

Je crois comprendre que le Conseil est prêt à voter sur le projet de résolution dont il est saisi.

Je vais d’abord donner la parole aux membres du Conseil qui souhaitent faire une déclaration avant le vote.

Mme Rice (États-Unis d’Amérique) (parle en anglais) : Les États-Unis voteront pour le projet de résolution dont nous sommes saisis, mais nous aimerions relever un point important. En application du projet de résolution, les moyens aériens prêtés à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) seront rétrocédés à Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) au plus tard le 30 juin, afin de ne pas déstabiliser le Libéria. Nous saluons avec enthousiasme les efforts déployés par les forces de maintien de la paix de la MINUL pour continuer à s’acquitter de leurs tâches, avec des moyens réduits
– un sacrifice auquel elles ont généreusement consenti, et que nous avons tous jugé nécessaire, pour apporter son soutien à l’ONUCI, qui en avait besoin.

À présent que la Côte d’Ivoire commence à sortir de la crise, nous ne devons pas détourner notre attention du Libéria. La saison électorale s’ouvre au Libéria, où un référendum est prévu en août et une élection présidentielle en automne, ce qui exige que la MINUL soit bien équipée. Nous, en tant que Conseil, avions décidé que la MINUL avait besoin de moyens particuliers pour exécuter son mandat, et nous devons honorer notre engagement de veiller à ce qu’elle dispose des moyens nécessaires pour mener son action.

Les États-Unis se sont engagés à appuyer des mandats clairs, crédibles et réalisables, assortis de toutes les ressources et de tous les équipements nécessaires. Tout en continuant à s’employer à consolider les progrès que nous avons constatés ces derniers temps en Côte d’Ivoire, nous ne devons pas compromettre la paix fragile qui règne au Libéria. C’est la dernière reconduction du prêt des moyens de la MINUL qu’appuieront les États-Unis, sauf imprévu.

Le Président : Je vais maintenant faire une déclaration à titre national.

Comme le Secrétaire général l’a rappelé dans ses dernières lettres transmises au Conseil de sécurité, la priorité de ce Conseil est de stabiliser la Côte d’Ivoire. Les renforts de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) en Côte d’Ivoire, à savoir les hélicoptères militaires, jouent un rôle essentiel. Les principales menaces à une déstabilisation de la sous-région sont actuellement en Côte d’Ivoire. La vocation du Conseil n’est pas de s’immiscer dans la gestion des moyens logistiques des opérations de maintien de la paix par le Département des opérations de maintien de la paix. Le Conseil a toujours soutenu la MINUL, qui doit continuer de pouvoir disposer des moyens qu’il lui faut dans le contexte de la transition démocratique commencée il y a quatre ans, après une sortie de crise il y a 10 ans. C’est dans cet esprit que le Conseil devra apprécier, le 15 juin, l’opportunité et les modalités de la coopération entre la MINUL et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire.

Je reprends mes fonctions de Président du Conseil.

Je vais maintenant mettre aux voix le projet de résolution.

Il est procédé au vote à main levée.

Votent pour :

Bosnie-Herzégovine, Brésil, Chine, Colombie, France, Gabon, Allemagne, Inde, Liban, Nigéria, Portugal, Fédération de Russie, Afrique du Sud, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, États-Unis d’Amérique

Le Président : Le résultat du vote est le suivant : 15 voix pour. Le projet de résolution est adopté à l’unanimité en tant que résolution 1981 (2011).

Je donne maintenant la parole au représentant de la Côte d’Ivoire.

M. Bamba (Côte d’Ivoire)  : À l’instar de tous les membres du Conseil, la Côte d’Ivoire se réjouit de l’adoption à l’unanimité de la résolution 1981 (2011). Ma délégation tient à souligner que la Côte d’Ivoire est en période de transition et elle émerge lentement de la crise. La situation au plan de la sécurité doit être renforcée. Je signale qu’elle toujours explosive, particulièrement dans la partie ouest du pays. Nous en appelons au Conseil de sécurité pour qu’il fasse preuve de pragmatisme et de flexibilité dans l’allocation des moyens, notamment les moyens militaires.

Le Président : Le Conseil de sécurité a ainsi achevé la phase actuelle de l’examen de la question inscrite à son ordre du jour. Le Conseil restera saisi de la question.

La séance est levée à 10 h 20.