Buli. Acad. Natle Méd. 2000.184. n° 3, 675-676, séance du 7 mars 2000

COMMUNIQUÉ

au nom des Commissions Il (Thérapeutique - Pharmacologie - Toxicologie) et IX (Maternité - Enfance - Adolescence) à propos de la délivrance aux adolescentes, par les infirmières scolaires, du Norlévo (lévonorgestrel)

Paul LECHAT, Président de la Commission Il,

Michel ARTHUIS, Président de la Commission IX

L’Académie nationale de médecine a pris connaissance avec intérêt du " Protocole national sur l’organisation des soins et des urgences dans les écoles et les établissements publics locaux d’enseignement ", publié dans le n° 1 du 6 janvier 2000 du Bulletin Officiel de l’Education nationale, de la Recherche et de la Technologie. Ce texte appelle de sa part les remarques suivantes :

1. L’Académie est consciente de la gravité des grossesses précoces chez les adolescentes et des problèmes qu’elles posent, mais elle estime que l’information et la prévention faites en accord avec les familles constituent le moyen essentiel de limiter le nombre de ces grossesses non désirées et aussi le nombre des maladies sexuellement transmissibles. L’Académie, qui avait réclamé le 23 juin 1998 une nouvelle circulaire- concernant l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les établissements d’enseignement, ne peut qu’approuver les termes utilisés par la Ministre déléguée, chargée de l’Enseignement scolaire, dans sa lettre du 29 décembre 1999 adressée aux Proviseurs et Principaux des collèges ;

2. l’Académie se félicite de voir souligner que le lévonorgestrel (Norlévo) ne saurait faire l’objet d’une utilisation répétée, ne serait-ce qu’en raison du fait qu’elle peut entraîner des perturbations du cycle menstruel telles que des grossesses non désirées risquent de survenir et donc un nombre accru d’avortements, ce qui irait à l’encontre de l’objectif recherché par le protocole ministériel

3. l’Académie fait remarquer une difficulté pratique d’application du protocole en question, qui provient du fait que tous les établissements scolaires ne disposent pas d’un médecin ni d’une infirmière

4. l’Académie insiste sur la nécessité de disposer sous forme d’un bilan établi à 2 ou 3 ans, sur les effets de l’utilisation du Norlévo, en termes d’incidents éventuels et d’efficacité démontrée par la diminution du nombre d’avortements chez les adolescentes.

Le texte de ce communiqué a été adopté à la majorité (dix-huit abstentions), en séance plénière, le mardi 7 mars 2000.