Ce mouvement a été fondé en 1957 en Argentine par J.A. Livraga, qui en fut le commandant mondial. Sa structure est très hiérarchisée : outre le niveau mondial, il existe des commandants au niveau continental et national. Elle s’apparente à une organisation de type militaire. Actuellement, le commandement mondial serait détenu par une femme.

La hiérarchie est décrite dans " Le Manuel du Dirigeant ", rédigé en espagnol par le fondateur en 1976. Ce manuel a été distribué et utilisé par les dirigeants du monde entier.

Devant les critiques externes dont elle faisait l’objet, la Nouvelle Acropole invoqua d’abord une mau-vaise traduction de cet ouvrage ; désormais, elle en nie l’authenticité. Un témoin confirme cependant que ce livre est utilisé par les dirigeants et est étudié en Belgique.

Selon le témoignage le mouvement utilise des uniformes militaires : bleus pour les femmes, noirs ou bruns pour les hommes. L’existence de Corps de sécurité, corps d’élite s’apparentant quelque peu à une garde prétorienne, est également confirmée ; leur uniforme est noir.

La Nouvelle Acropole dispose également de brigades féminines, qui constitueraient son corps d’élite féminin et qui serait totalement inconnu des simples membres. Selon ce témoignage il est, en effet, tout à fait possible de faire partie du mouvement pendant 10 ans et d’ignorer l’existence de corps d’élite en son sein. Le mouvement serait, en effet, constitué de cercles de plus en plus concentrés et de plus en plus ésotériques. Les dirigeants jugent si le membre est apte ou non à faire partie des corps d’élite. De fait, l’entrée et le cheminement au sein de la Nouvelle Acropole sont présentés comme une initiation progressive.

L’idéal du mouvement serait la République de Platon, qui prône une hiérarchie des classes sociales et un pouvoir détenu par les hommes qui " savent ". L’empire acropolitain ignorerait les libertés traditionnelles.

En façade la Nouvelle Acropole est un mouvement culturel. Sont utilisés pour le recrutement : des cafés-débats sur la philosophie, des concerts, des visites en groupe d’expositions, des ateliers créatifs pour les enfants, des cycles de cours et de conférences, ...

La publicité se fait par des brochures, de l’affichage, un stand à la Foire du Livre ou encore par des toutes boîtes. Il est intéressant de relever que dans des annonces, la Nouvelle Acropole propose des ateliers, sans préciser cependant que c’est elle qui les organise. Pourtant, l’adresse et le numéro de téléphone correspondent.

Le mouvement organise aussi des sessions de cours de philosophie d’une durée de trois mois. Certains étudiants se voient alors proposer la possibilité de présenter un examen qui, en cas de résultat positif, leur permet de devenir membre à part entière de la Nouvelle Acropole. Cela leur fournit l’occasion d’assister, outre aux conférences et activités, à des cours approfondis.

Des prestations bénévoles (secrétariat, accueil, entretien) sont également sollicitées.

Selon le témoin, au fur et à mesure de cette progression, on découvre des réalités différentes de ce qui est présenté vis-à-vis de l’extérieur. On est ainsi confronté aux véritables symboles internes du mouvement (salut acropolitain à la romaine, aigle, ...), qui ne sont pas sans rappeler ceux de l’Allemagne nazie. Quant à l’étendard personnel du fondateur, il réfère à l’antiquité égyptienne et à l’Inde ancienne ; sa pensée s’inspire notamment de la théosophie.

Pour d’aucuns, même si les dirigeants acropoli-tains ne sont pas antisémites, ils sont nettement antidémocratiques. A leurs yeux, la démocratie constitue l’âge de fer et le règne du peuple, celui de l’ignorance.

Pourtant, confrontés à ces évidences, les responsables les nient. Endoctrinés eux-mêmes, ils croiraient agir ainsi pour le bien de l’Empire acropolitain, persuadés qu’ils ont le devoir de défendre ses secrets.

L’entourage familial du nouvel adepte peut se ren-dre compte, au fil du temps, du changement d’attitude et de mentalité de celui-ci : changements des idées et des habitudes, désintérêt marqué pour les centres d’intérêt antérieurs, ainsi que pour la famille et les amis, comportement élitiste ....

Il semble donc bien que les cours donnés par des instructeurs de la Nouvelle Acropole s’apparentent à un véritable endoctrinement, la personne elle-même ne se rendant pas compte de son évolution personnelle, pourtant contraire à ses propres principes.

Pour certains ex-adeptes, le retour à la réalité est, dans ces conditions, particulièrement difficile, le mouvement les ayant toujours entourés d’une grande chaleur humaine, peut-être feinte. Le fait d’avoir conscience de s’être fait berner semble particulièrement lourd à supporter.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be