Selon le correspondant à Colombo du quotidien de Hong Kong, South China Morning Post, qui dit tenir ses informations d’Interpol, les réseaux tamouls de l’héroïne du Sri Lanka liés à l’organisation indépendantiste Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE), après avoir été démantelés par les polices internationales dans les années quatre-vingt, connaîtraient aujourd’hui un regain d’activité. Le responsable du trafic de drogue pour le compte du LTTE serait Padmanathan Kumaran qui, après avoir vécu à Singapour, Bangkok et Bombay, se serait récemment installé en Europe. Il utiliserait "des bateaux transportant du ciment, du bois ou des céréales pour se livrer au trafic de drogues et d’armes". Interrogé par l’OGD, Interpol n’a pas confirmé ces affirmations. Ces soupçons paraissent cependant confortés par des déclarations de Joginder Singh, directeur de la police antidrogues indienne, selon lequel la côte de l’Etat indien du Tamil Nadu est le théâtre d’une intense activité de contrebande d’héroïne et de haschisch. Elle serait en particulier la conséquence des attentats de la mafia à Bombay, en mars l993, la répression policière sur la côte ouest ayant entraîné le déplacement du trafic sur la côte est. Cent dix kilos d’héroïne ont été saisis l’année dernière dans cette région (dont 66 kilos en une seule fois au mois de mai). La drogue était destinée à être expédiée au Sri Lanka, par des ressortissants de ce pays, dont 70 000 sont réfugiés en Inde, d’où elle aurait été envoyée en Europe ou aux Etats-Unis. Elle emprunte également les aéroports de Madras et de Tiruchirapalli. En juin 1994, trois tonnes de haschisch, saisies dans le port israélien de Ashdod, ont conduit à l’arrestation d’un réseau à Madras qui, selon la police, aurait expédié depuis l992, l 250 tonnes de haschisch et quatre tonnes de Mandrax (méthaqualone) (India Today, South China Morning Post, rédaction de la Dépêche).

(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 38