Après la publication par le ministère de l’Intérieur français, en février 1995, d’un décret interdisant l’exploitation des machines à sous "à bonbons" installées dans les débits de boisson, une seule région, pour l’instant, a fait l’objet d’une opération de répression, au demeurant spectaculaire. Le 25 février, 500 policiers et gendarmes de la région Rhône - Alpes ont saisi plus de 300 machines clandestines de ce type dans les bars autour de Lyon, Grenoble, Chambéry, Annecy et Valence. Plus de 80 personnes ont été mises en examen et quatre écrouées, dont Jean Schnaebele, ancien membre du Service d’action civique et le "juge de paix" historique du Milieu lyonnais. Les enquêteurs parlent d’un réseau de près de 8 000 machines. L’enquête pourrait bien connaître une deuxième phase qui n’est pas évoquée officiellement. Car, si les "bandits manchots" financent le grand banditisme, il semble bien que ces machines à sous blanchissent également beaucoup d’argent sale dans les bars de la région. L’un des enquêteurs, interrogé par l’OGD, a estimé que "trop de noms parmi les personnes mises en cause dans ce réseau sont également impliquées dans des filières de trafic de stupéfiants, entre autre depuis la Hollande et l’Allemagne, pour ne pas faire le lien entre les deux activités". Cette enquête, si elle va à son terme, pourrait également démontrer pour la première fois l’existence d’une véritable "coupole" régionale - voire plus large - d’activités criminelles multiples (correspondant de l’OGD en région Rhône - Alpes).

(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 42