Malgré les craintes qu’ils avaient exprimées à l’égard des arrière-pensées de la droite sénatoriale au moment de la création de la commission d’enquête, les sénateurs socialistes et communiste ont participé sans a priori à ses travaux avec le double souci de rechercher la réalité et d’en tirer les conséquences dans l’intérêt bien compris de la République, de l’Etat et de la paix civile en Corse.

S’ils se félicitent du climat qui a régné au sein de la commission tout au long des nombreuses séances d’auditions et de l’ouverture d’esprit du président et du rapporteur en ce qui concerne la liste des personnes entendues et les investigations particulières qu’ils avaient souhaitées, les sénateurs socialistes et communiste déplorent que les conclusions de la commission d’enquête ne constituent pas une synthèse objective de ses travaux.

En effet, ainsi que nous l’avions craint dès le 19 mai 1999, la majorité de la commission a limité ses investigations aux deux dernières années comme si on tentait délibérément d’oublier les défaillances de l’Etat depuis le drame d’Aléria.

Malgré cette volonté de faire l’impasse sur l’histoire, nos travaux n’autorisent aucune mise en cause des membres du gouvernement actuel. Aussi, les allusions visant à suggérer, pas toujours sournoisement, que ce gouvernement porterait la responsabilité des événements les plus récents comme les plus anciens, ne correspondent pas aux résultats des investigations approfondies de la commission.

Ce grave manque d’objectivité qui conduit à une conclusion inexacte et partisane, nous a contraint à rejeter le projet de rapport dont on ne voit pas ce que l’Etat pourrait tirer d’utile pour l’avenir de la Corse.

Nous ne pouvons que regretter cette occasion manquée par le Sénat pour le service de la République.


Source : Sénat. http://www.senat.fr