Les opérations militaires menées contre l’Irak ont débuté il y a quelques heures. Nous avons tous voulu éviter leur déclenchement. En tant que Belges, nous savons de nos parents et de nos grands-parents que la guerre constitue une épreuve horrible. Nous sommes profondément déçus par le fait que l’on n’ait pas essayé de suivre jusqu’au bout la voie de la paix, afin d’éviter cette guerre.

À l’instar du chef des inspecteurs en désarmement Hans Blix, le Gouvernement demeure convaincu de l’existence d’une alternative. Un programme de travail clair pour la poursuite des inspections, lié à un calendrier, aurait pu conduire au désarmement effectif de l’Irak. Hans Blix a lui-même présenté un tel programme il y a quelques jours. Le Conseil de Sécurité en avait entamé l’examen mercredi. En vain. Nous continuons à penser que la renonciation à l’ordre juridique international constitue un prix trop élevé à payer pour le désarmement - pourtant souhaité - du régime en place à Bagdad.

Le Gouvernement déplore également le fait que Saddam Hussein - un dictateur- n’ait pas fait primer l’intérêt du peuple irakien en quittant l’Irak. Ainsi, il a démontré une fois encore le peu d’importance qu’il accorde aux vies humaines.

Nous n’oublions pas le peuple irakien, pris entre l’enclume et le marteau. Nous ne pouvons qu’espérer pour lui que la guerre soit la plus courte possible et que le nombre des victimes humaines demeure limité. Nous nous engageons dès à présent à apporter une aide humanitaire, là où nous le pourrons et aussi vite que nous le pourrons.

Dans le cadre de cette crise, la Belgique a arrêté sa position en étroite collaboration avec deux de nos plus grands pays voisins : la France et l’Allemagne. Nous avons toujours agi en étroite concertation. Nous entendons poursuivre dans cette voie. Ensemble, nous n’avons pas pu empêcher la guerre. Ensemble, nous continuerons néanmoins à œuvrer à la restauration de la paix le plus rapidement possible. Dans l’intérêt du peuple irakien, dans l’intérêt de l’ordre juridique international et dans l’intérêt de nous tous. 

Guy Verhofstadt