Les forces de sécurité palestiniennes ont annoncé l’arrestation de trois membres des Comités Populaires de la Résistance, qui avaient publié un communiqué revendiquant l’attentat survenu mercredi 15 octobre 2003, dans la bande de Gaza, contre un convoi de véhicules états-uniens, faisant trois morts. Les trois victimes sont trois ressortissants états-uniens sous-contrat avec l’ambassade états-unienne à Tel-Aviv et membres de la compagnie de sécurité Dyncorp, d’après le porte-parole du Département d’Etat, Richard Boucher. La revendication de l’organisation jusqu’ici méconnue a ensuite été démentie par l’un de ses dirigeants, dans la soirée.
Les Comités Populaires de la Résistance regroupent, d’après Ha’aretz, d’anciens officiels des services de sécurité palestiniens, et des membres mécontents du Fatah, le mouvement du président palestinien, Yasser Arafat.
Les services de sécurité israéliens ont mis en doute la réalité de ces arrestations, affirmant que leur annonce ne vise qu’à indiquer aux États-Unis que l’Autorité palestinienne est déterminée à agir. Selon ces sources, cités par Ha’aretz, aucun élément de preuve ne permet de lier les trois personnes arrêtées à l’attentat.
La polémique a également été relayée par un communiqué des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, la branche militaire du Fatah, qui a accusé Israël d’avoir organisé cet attentat afin de miner les relations entre l’Autorité palestinienne et les États-Unis.
Les services de sécurité palestiniens ont également affirmé, peu de temps après l’attentat, qu’ils avaient conseillé à plusieurs reprises aux officiels états-uniens, au cours des derniers mois, de modifier leurs parcours de routine dans les territoires, afin d’éviter que de telles attaques se produisent. Cette mise en garde avait été formulée en des termes très clairs lors d’une rencontre avec des membres de la CIA, il y a trois mois, à Ramallah, en Cisjordanie.
Une équipe du FBI devrait arriver en Israël ce jeudi afin de mener l’enquête. Ses membres n’ont pas l’intention de se rendre immédiatement à Gaza, mais comptent sur Israël pour rassembler et préserver les preuves, que le FBI se chargera ensuite d’examiner.
D’après des informations recueillies par Ha’aretz mercredi 15, les déplacements d’officiels états-uniens dans les territoires occupés font l’objet d’une communication préalable aux services de sécurité palestiniens, qui reçoivent le détail de ces déplacements par fax ou téléphone. Ces rapports préalables mentionnent le nom des personnes concernées, l’heure à laquelle les véhicules se trouveront dans les différentes zones, et les routes empruntées.
Le président états-unien George W. Bush a ainsi rendu responsables de l’attentat les services de sécurité palestiniens, dont l’échec à lutter contre le terrorisme « continue à coûter des vies ». Selon lui, « il doit y avoir un Premier ministre doté de prérogatives qui contrôle toutes les forces palestiniennes - une réforme qui continue d’être bloquée par Yasser Arafat ». C’est en effet autour de cette question de réforme de l’appareil de sécurité de l’Autorité palestinienne qu’a déjà démissionné le Premier ministre Mahmoud Abbas, et que sont apparues d’importantes divergences entre Yasser Arafat et l’actuel Premier ministre, Ahmed Qureih. « L’incapacité à mener ces réformes et à démanteler les organisations terroristes constitue le principal obstacle à la réalisation du rêve d’un État indépendant des populations palestiniennes », a ajouté George W. Bush.
L’ancien émissaire états-unien au Proche-Orient, Dennis Ross, a déclaré devant le Sénat, à Washington, que l’attaque avait probablement été menée grâce au concours du Hamas et du Hezbollah. Selon lui, Arafat doit maintenant envisager que Washington donne son feu vert à son expulsion des territoires occupés.

« Israel dismisses arrests in Gaza bombing as imaginary », par Aluf Benn, Ha’aretz, 16 octobre 2003. . « EU demands action from Arafat after roadside bombing in Gaza », Ha’aretz, 16 octobre 2003. « Bush blames PA for death of 3 in Gaza », par Aluf Benn et Arnon Regular, Ha’aretz, 16 octobre 2003.